Dans cette expulsion, le Premier ministre ose estimer que les valeurs et la loi sont en contradiction. Un non-sens dénoncé avec vigueur par Tesson.
dimanche 20 octobre 2013
La gabegie socialiste à son comble !
Manuel Valls résume sur sa personne une insoluble et double contradiction : il est socialiste et il est intelligent et réaliste, il est à gauche et il est franc et courageux. C'est un cas unique, ou à peu près. Suicidaire ! Développons cette proposition à l'aide d'un contre-exemple : François Hollande n'est pas sot, mais il est lâche. Ou bien : Jean-Marc Ayrault est à gauche, mais il est limité. Encore ces deux-là ont-ils des circonstances atténuantes : ils sont soumis à l'éprouvante obligation de gouverner un pays difficile et une gauche impossible. Mais, après tout, ils l'ont voulu. Et ils auraient pu opposer aux obstacles qu'ils rencontrent la qualité qui fait les hommes d'État : l'autorité. Mais l'autorité n'est pas une valeur socialiste. C'est tout le problème.
Valeur : ils n'ont plus que ce mot à la bouche. Alors, suivons-les sur ce terrain. L'invocation des valeurs dont ils font aujourd'hui leur cheval de bataille sert désormais d'alibi à leur impéritie. Ils en viennent à opposer les valeurs à la loi alors que ce sont eux qui font la loi. C'est quand même ahurissant ! La phrase prononcée jeudi à Alfortville par Ayrault devrait rester à jamais inscrite dans les annales du bêtisier politique : "Nous sommes dans un État de droit, il y a des règles, et en même temps, nous sommes dans une République, il y a des valeurs." Que ce raisonnement trouve sa place au nom de la morale dans la bouche d'un opposant à un système tyrannique, soit, mais dans celle d'un Premier ministre en exercice d'un État démocratique, non. La première valeur d'une République est en effet la loi, la loi protectrice des valeurs.
Dans l'affaire Leonarda, puisqu'il faut l'appeler ainsi, c'est la loi qui a été bafouée. Voilà des gens qui auraient dû être renvoyés chez eux depuis quatre ans et qui ne l'ont pas été du fait du laxisme de la puissance publique. Leur cause est indéfendable. Chaque jour, des charges nouvelles apparaissent qui l'alourdissent. On apprend même que le père de famille a menti sur l'identité de sa femme et de ses enfants ! Alors, de quelles valeurs s'agit-il ?
Certes, une erreur, une faute même, a été commise par l'État, mais elle est vénielle en regard de l'infraction commise elle-même par les coupables, elle est de pure forme, de la part de la police qui a arrêté, en vertu de la loi mais dans des conditions contestables, c'est-à-dire dans un cadre scolaire, une jeune fille mineure. Voilà le pays à feu et à sang du fait de cette bavure qui, comme l'arbre cache la forêt, efface le délit majeur qui est l'offense à la loi. Au nom de quoi ? Au nom du sentiment, au nom d'une valeur qui n'est même pas morale, mais d'ordre affectif. On va jusqu'à parler de "rafle" dans les rangs des élus socialistes. Est-ce qu'il n'y a pas ici la manifestation d'un renversement, d'une confusion de ces fameuses valeurs de la part de ceux qui ont la responsabilité de nous gouverner ? Est-ce qu'il n'y a pas un appel au désordre qui est une forme de crime ?
Ainsi les lycéens descendent-ils dans la rue, ainsi Marine Le Pen fait-elle son beurre électoral de cette manipulation, ainsi le PS accuse-t-il la droite des fautes dont il est le responsable, ainsi la démocratie en prend-elle un nouveau coup et la République avec elle, qu'on voulait exemplaire selon cette emphase ridicule de prétention dont la gauche a le secret. Beau gâchis !
En dix-huit mois à peine, François Hollande sera-t-il parvenu à déchirer et à démoraliser le pays, à diviser jusque sa propre majorité, à conforter les extrémismes, à aggraver le problème de l'immigration, à appauvrir les pauvres, à exténuer les riches, le tout en insultant la droite et en promettant la lune à l'horizon 2025 et des poussières. Sa seule réussite aura été de favoriserl'ascension de Cécile Duflot au firmament politique. Un exploit !
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