jeudi 17 octobre 2013
La fausse réforme des retraites votée par les seuls socialistes
La fausse réforme des retraites votée par les seuls socialistes
Les députés ont adopté mardi à une courte majorité le projet de loi sur les retraites, avec les seules voix socialistes (qui n’ont même pas fait le plein), tandis que plusieurs milliers de manifestants manifestaient devant l’Assemblée nationale et en province contre cette réforme qualifiée d’« erreur historique » aussi bien à droite qu’à la gauche du PS.
La première réforme des retraites ainsi proposée par un gouvernement de gauche a été approuvée par 270 voix pour, 249 contre et 49 abstentions. La très grande majorité du groupe socialiste a voté pour, les élus UMP, UDI, Front national et Front de gauche contre. Les écologistes, les radicaux de gauche et 17 socialistes se sont abstenus.
Comme le dit Bruno Dive dans Sud-Ouest, jamais, depuis l’installation du gouvernement Ayrault, on n’avait enregistré un tel niveau de défections, si bien réparties de surcroît entre les groupes : « un tiers de socialistes, un tiers d’écologistes et un tiers de radicaux de gauche, cocktail gagnant pour désagréger une majorité… de plus en plus soumise à des forces centrifuges »… Même si l’appel de la rue est resté encore assez faible : à l’initiative de quatre syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires), quelques milliers de personnes seulement ont manifesté leur opposition à cette réforme place de la Concorde, face au Palais Bourbon.
Le timide projet, articulé autour de l’allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans et l’instauration d’un compte pénibilité, sera discuté au Sénat à partir du 28 octobre. Si l’âge légal de la retraite reste à 62 ans, les salariés devront cotiser plus longtemps pour une pension à taux plein. La durée de cotisation augmentera d’un trimestre tous les trois ans à partir de 2020 pour atteindre 43 ans pour les personnes nées en 1973 et après. Quant au compte pénibilité, il permettra à un salarié de se former, de travailler à temps partiel ou de partir plus tôt à la retraite.
Bien que ces replâtrages s’inscrivent parfaitement dans la continuité des indigentes mesurettes initiées par Chirac et Sarkozy, l’UMP (qui défend maintenant le report de l’âge légal de la retraite à 65 ans) et l’UDI (qui plaide enfin pour une réforme plus globale du système), ont reproché au gouvernement de « manquer de courage » ! Le Front de gauche a stigmatisé de son côté un projet « anti-social ».
Ils battent en retraite !
Outre que ces réajustements ignorent effrontément la réforme structurelle (« systémique ») annoncée par un pouvoir (UMPS) confronté à une folle spirale du déficit, ils se basent sur des prévisions de démographie et de croissance outrancièrement optimistes. Ils constituent, comme le dit Marine Le Pen, des « impôts cachés » et participent au matraquage fiscal de ces vingt dernières années. Les quelques avancées sociales (comme la prise en compte de la pénibilité, de l’apprentissage, du temps partiel et surtout des congés de maternité) ne sont que cacahuètes servant de « cautions à un durcissement généralisé du système », selon les députés du Front national, Marion Maréchal et Gilbert Collard. Dans un communiqué commun, ils ont résumé la fuite en avant que constitue cette politique pour le coup bien structurelle de l’UMPS qui bat toujours en retraite ou botte en touche devant les problèmes majeurs de notre société :
« Une fois de plus, nous condamnons la méthode qui consiste à demander toujours plus d’efforts aux Français avant même de faire les économies structurelles qui s’imposent… Actuellement rien n’est fait pour endiguer la fraude sociale (15 à 20 milliards d’euros par an) ou les dérives de la décentralisation anarchique. La gauche aujourd’hui, comme la droite d’hier, se refuse à réduire notre dotation à l’Union européenne (également 20 milliards d’euros par an) ou à stopper l’emballement des dépenses liées à l’immigration incontrôlée… »
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