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mercredi 16 octobre 2013

L’infortune de l’impôt

L’infortune de l’impôt
Alors que vient de commencer à l'Assemblée le débat sur le budget 2014, il faut bien admettre que le gouvernement aura beaucoup tourné autour… de l'impôt ! Au point de devoir aujourd'hui redonner de la lisibilité et de la cohérence à son projet qui met lourdement à contribution les ménages. Il est vrai que les affirmations du ministre de l'Économie sur le « ras-le-bol » fiscal ou les déclarations contradictoires de l'exécutif sur la « pause » des prélèvements obligatoires n'ont pas aidé le contribuable à s'y retrouver. L'agacement a été perceptible jusque dans les rangs de la majorité où Claude Bartolone, président de l'Assemblée, a imploré l'exécutif d'en finir avec ce « satané débat » fiscal devenu un « boulet ».
Plus facile à dire qu'à faire tant la question du niveau de l'impôt, et autres taxes ou contributions, est devenue obsédante dans le pays. Un récent sondage vient de révéler qu'une immense majorité de Français, tout en considérant que payer l'impôt constitue un acte citoyen, le jugent excessif et injuste. Ils ne condamnent pas seulement son caractère confiscatoire, mais ils lui reprochent aussi son inefficacité.
Pilier de notre système républicain, le consentement à l'impôt se trouve aujourd'hui contesté. Surtout dans les classes moyennes où l'on se juge, selon la formule, « trop riche pour être aidé mais pas assez pour s'en sortir ». Autre paradoxe, la surfiscalisation s'avère contre-productive en incitant à la fraude et à l'exil des plus riches, insuffisamment traqués. Ainsi les recettes fiscales progresseront-elles moins que prévu en 2013 en raison de l'évaporation des capitaux.
Les correctifs que va apporter le gouvernement à son budget, ne gommeront que partiellement les aberrations d'un système incompréhensible avec ses niches (plus de 450) et ses optimisations. La grande réforme fiscale promise par François Hollande a fait place à des ajustements circonstanciels. L'infortune de l'impôt tient à ce que, dans l'esprit du citoyen, il ne sert qu'à boucher des trous inconsidérément creusés et non à favoriser un ambitieux dessein national.

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