TOUT EST DIT

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vendredi 20 septembre 2013

Une pause fiscale ? Mais quelle pause fiscale ?

François Hollande, Jean-Marc Ayrault et la porte-parole du gouvernement se contredisent au sujet de la fiscalité. L'exécutif rame, l'opposition enrage.


Nouveau cafouillage gouvernemental ou mensonge d'État ? Les critiques fusent, mercredi, après l'apparente contradiction entreFrançois Hollande et Jean-Marc Ayrault au sujet de la désormais fameuse "pause fiscale". Alors que le président l'avait annoncéedans une interview au Monde le 30 août dernier, le Premier ministre promet désormais dans une interview à Metronews que cette dernière serait "effective en 2015", après un "ralentissement" en 2014. Pour simplifier le tout, la porte-parole du gouvernement en personne, Najat Vallaud-Belkacem, affirme mercredi à la mi-journée que la pause commencera "bel et bien dès l'année 2014", et qu'elle se "confirmera en 2015" !
"Un concours de sémantique !" grogne Nathalie Kosciusko-Morizet mercredi matin. "Le gouvernement sur le sujet aura utilisé tout l'éventail des expressions, dans un concours de sémantique : on allait augmenter les impôts le moins possible, après ce fut unepause fiscale, finalement, c'est un ralentissement, après unralentissement de la hausse", déclare l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy. "Bref, le gouvernement augmente les impôts, il les a augmentés lourdement et il continue à les augmenter", déplore l'ancienne ministre, pour qui "il y a bien des moyens de redresser les comptes sans faire exposer les impôts comme cela".

"Avalanche continue"

Au centre, la colère est tout aussi vive. "En 2014, non seulement il n'y a pas de pause fiscale", mais "l'avalanche continue", estime le chef de file des députés UDI, Jean-Christophe Lagarde, accusant François Hollande de commettre un "mensonge d'État quand il prétend le contraire". "Ce gouvernement, cette majorité en 15 mois vient de créer en France la fiscalité la plus lourde, la plus importante que nous ayons jamais connue depuis la Seconde Guerre mondiale", s'emporte Jean-Christophe Lagarde, citant "6 milliards d'euros de TVA, 3 milliards de prélèvements obligatoires, la fin des mesures exceptionnelles de 6 milliards sur les entreprises qu'il va falloir trouver ailleurs".
Le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, estime pour sa part que François Hollande et Jean-Marc Ayrault "se contredisent" au sujet de la "pause fiscale". "Concrètement, pour les Français, cette déclaration signifie une nouvelle avalanche fiscale en 2014 et un report de la pause en 2015, voire au-delà", juge Jean-Louis Borloo.

"Nous sommes à la stabilisation"

Dimanche dernier, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve avait déjà annoncé le glissement de la pause fiscale pour 2015. Pour 2014, "la pression fiscale n'augmentera que de 0,05 point", expliquait le ministre. Quand son interviewer lui rétorquait que 0,05 point n'était pas zéro, le ministre persistait : "Nous sommes à la stabilisation. Nous avions prévu de l'atteindre en 2015, nous y parvenons avec un an d'avance." Une belle prose fiscale, à défaut de pause fiscale.
Qui croire, alors ? Comme nous l'expliquions après la présentation du budget 2014, mercredi dernier,si formellement les nouveaux impôts prévus pour 2014 seront très limités (3 milliards), ils s'ajouteront aux six milliards de recettes que l'État doit impérativement trouver pour compenser des impôts exceptionnels de 2013, dont le rendement déclinera ou s'éteindra en 2014. Ce sont donc 9 milliards de mesures fiscales qu'il faut prévoir pour 2014. Sur ces neuf milliards d'euros à trouver, 2,5 milliards seulement devraient être récupérés sur les entreprises dans le cadre d'une réforme de leur imposition recentrée sur leur bénéfice et moins sur leur chiffre d'affaires. Quant aux ménages, ils devraient assumer le reste, soit 6,5 milliards. Une somme à laquelle il faut ajouter la hausse de la TVA adoptée en 2012 pour financer le crédit d'impôt compétitivité-emploi, mais subtilement programmée au 1er janvier 2014, au motif de préserver la consommation en 2013. Reste à savoir si les Français auront la capacité de la maintenir en 2014. (Cliquez ici pour retrouver notre analyse complète.)

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