TOUT EST DIT

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vendredi 20 septembre 2013

Cumul : un combat d’arrière-garde


Quand vous croisez un élu qui cumule les casquettes et que vous n’êtes pas au fait de l’ordre protocolaire qui veut que vous devez choisir le titre le plus important, optez simplement pour « Président ». Vous n’avez, en effet, que peu de risques de vous tromper puisque les cumulards -maires et/ou conseiller général et/ou régional et/ou parlementaire- président toujours une flopée d’assemblées ou d’organismes publics (conseils d’administration de collège, hôpital…). En la matière, les femmes ont d’ailleurs beaucoup de retard sur les hommes. Ce qui explique aussi pourquoi le cumul des mandats, dont la limitation est examinée par le Sénat depuis hier, est une réforme délicate.
Surtout, cette maladie bien française dépasse les clivages politiques. Selon le palmarès des cumulards établi par L’Express , le Strasbourgeois Roland Ries est champion d’Alsace devant les députés maires de Cernay, Michel Sordi (UMP), et de Haguenau, Claude Sturni (DVD). En Franche-Comté, le maire PS de Besançon domine un autre socialiste, sénateur et président du conseil général de Haute-Saône. Le maire de Belfort, PS depuis peu, est troisième, ex aequo avec le député maire (UMP) de Lons-le-Saunier. En matière de cumul, l’équilibre est respecté.
Promise par le candidat Hollande, l’interdiction de cumuler un mandat de parlementaire avec celui d’un exécutif local (maire, président ou vice-président de conseil général ou régional) est ainsi sous la menace d’un rejet du Sénat majoritairement à gauche. Un veto ne remettrait pas en cause l’adoption définitive du texte – le dernier mot reviendra aux députés, qui y sont favorables – mais représenterait une tache, pour le gouvernement comme pour le Sénat. Si le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a indiqué hier à la chambre haute qu’il n’y avait rien à négocier, le fait que la réforme recueille l’assentiment des Français – et ne coûte rien – n’est sûrement pas étranger à la détermination gouvernementale.
De l’autre côté, les sénateurs hostiles à la réforme disent craindre que les élus soient déconnectés du terrain. Mais ne le sont-ils pas déjà aujourd’hui, quand ils courent après le temps car surchargés de travail, enchaînant les rendez-vous entre deux réunions et coupers de ruban ? En ces temps où le travail est rare, les Français veulent un élu à plein-temps pour chaque fonction. En clair, que les députés et sénateurs travaillent au Parlement pour rédiger de bonnes lois plutôt que de labourer le terrain pour préparer la prochaine élection. Charge aux maires de faire leur travail de leur côté.

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