jeudi 8 août 2013
Le bruit du bonheur
Le bruit du bonheur
Les dernières années des Trente Glorieuses ne furent pas seulement celles de tous les succès. Elles rendirent aussi aux Français l’estime d’eux-mêmes.
Certes, il y avait eu de Gaulle. Et, sans lui, Georges Pompidou n’aurait pas existé. Certes, la prospérité exceptionnelle des années 1969-1974 avait été préparée par le non moins exceptionnel train de réformes de la décennie précédente, mené sous la direction de Michel Debré, puis, à partir de 1962, de Pompidou lui-même, cependant que le Général révolutionnait notre politique étrangère en redonnant à la France ses mains libres. Mais c’est à la présidence de la République que Pompidou put donner pleinement la mesure de son génie, en appliquant au temps de paix le précepte que de Gaulle s’était forgé, en 1940, « à la lueur de la foudre » : c’est justement parce que nous sommes une puissance moyenne que nous sommes condamnés à mener une grande politique, sous peine de ne plus exister jamais.
Comme nous en sommes loin aujourd’hui ! Et comme il est utile, du coup, de se replonger dans l’atmosphère de ce septennat interrompu et dans la vie des Français d’alors, auxquels rien ne semblait impossible. Même si, comme le rappellent les sondages, cet optimisme ne les empêchait nullement de “râler” ! Pompidou ne “râlait”-il pas lui-même contre les fonctionnaires qui, au lieu de simplifier la vie, s’ingéniaient à la compliquer ? En sage véritable, il savait, comme Prévert, à quoi se reconnaît le bonheur : « au bruit qu’il fait quand il s’en va ».
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