TOUT EST DIT

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mardi 13 août 2013

La droite assume ses vacances

Tandis que le gouvernement redouble d'initiatives pour montrer qu'été ne signifie pas oisiveté, l'opposition se fait rare. Une mise en retrait volontaire ?

L'adage "pas de repos pour les braves" semble être le leitmotiv estival du gouvernement. François Hollande a multiplié les déplacements sur le thème de l'emploi - "le chômage ne prend pas de vacances", déclarait-il le 8 août à Marly-le-Roi -, Jean-Marc Ayrault s'apprête à faire de même et réfléchit déjà à "la France de 2025", Manuel Valls, ministre le plus actif de la saison, se veut sur tous les fronts sécuritaires (noyades et vols de bijoux y compris)... Bref, la gauche s'applique à respecter la consigne donnée tacitement par le président de la République : "Montrez-vous."
Et la droite ? La droite se repose. L'Opinion évoque ainsi, dans sa une de lundi, une opposition "aux abonnés absents" ayant abandonné le terrain médiatique estival. "Aucun des ténors de la droite n'aura voulu interrompre ses vacances pour réagir à l'omniprésence présidentielle", affirme le journal. 

Entre communication et action

Il est vrai que, depuis sa sortie sur les violences de Trappes et la micro polémique sur les conférences rémunérées, fin juillet, on n'entend plus parler de Jean-François Copé. Malgré les nombreuses occasions de réagir (déclarations hyper-optimistes sur la relance de l'économie française, affaire des délinquants relâchés à Dreux, débat sur le voile à l'université...), le président de l'UMP est resté silencieux. Le cafouillage juridique révélé par Le Canard Enchaîné et mettant en cause Dominique Perben, garde des Sceaux du temps de Jacques Chirac, comme responsable de la libération de détenus n'aura pas réussi à le faire sortir de sa réserve. Idem pour François Fillon, qui ne s'est plus exprimé publiquement depuis le 11 juillet (en réaction au "retour" de Nicolas Sarkozy), pas même pour commenter les "35 propositions" mises en ligne sur son site internet le 24 juillet. L'ancien Premier ministre n'a fait qu'une exception, pour le magazine... Sports Auto ! Dans un entretien de trois pages, il s'épanche sur sa passion pour l'automobile, "totalement incomprise" parmi les dirigeants politiques. Interview loisir donc.
"L'opposition reprend force et couleur", confie Brice Hortefeux au Point.fr. Et de rappeler qu'en 2010, alors au gouvernement, il n'était parti que cinq jours, week-end compris. "Jean-François Copé a décidé de prendre de longues vacances, notamment parce que, l'an dernier, il était resté en permanence sur le pont. Et François Fillon est toujours resté très discret." "Il y a un rythme de l'été, ce n'est pas quelque chose d'anormal", confirme de son côté Hervé Mariton. Soit, mais n'est-ce pas laisser le champ libre à une gauche plus zélée ? "Les Français savent faire la différence entre communication et action. La droite ne fait pas dans la méthode Coué et dans les déambulations stériles", rétorque le député de la Drôme, citant les propositions autour de la réforme des retraites qu'il a récemment présentées à la presse comme preuve de ce que l'UMP ne reste pas oisive pour autant. 

Préparer la rentrée

Seule personnalité majeure à avoir opposé une voix médiatique aux déclarations de Christiane Taubirasur "le laxisme de la droite", Brice Hortefeux dit comprendre la stratégie de communication d'un gouvernement qui "tente de faire oublier le côté catastrophique de 2012", où les vacances de François Hollande avaient été jugées trop longues par beaucoup de Français. "La gauche espère sans doute que la profusion d'images fera oublier le fond, juge l'ancien ministre de l'Intérieur. Cela fonctionne dans une certaine mesure puisque, par exemple, en multipliant les allées et venues, Manuel Valls parvient à se faire interroger sur tout sauf sur le très mauvais bilan de la délinquance. Mais ils en font un peu trop, cela finit par sonner artificiel. L'opposition est vigilante, mais pas frénétique."
Si absence de la droite il y a, elle est donc assumée. Chacun profite du calme estival pour se préparer aux combats à venir. L'accalmie sera d'ailleurs de courte durée puisque commence, dès le 18 août, la valse des rentrées politiques. Laurent Wauquiez sera le premier à se lancer sur la piste, depuis son fief du Puy-en-Velay. Jean-François Copé prendra ensuite le relai, le 25 août à Châteaurenard, suivi de François Fillon le 28 dans la Sarthe. Côté UDI, la date du 31 août est programmée, avec la venue de Jean-Louis Borloo à Angers. Enfin aura lieu, le 2 septembre, la rencontre militante des Amis de Sarkozy à Arcachon. "Que la gauche se réjouisse de notre absence tant qu'elle le peut, ça ne va pas durer, prévient Brice Hortefeux. Nous allons la retrouver épuisée à la rentrée, alors que nous serons en pleine forme."

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