Chacun peut croire que déposer de l'argent à sa banque commerciale est d'une plus grande utilité que de cacher ses billets sous son matelas. Chacun peut imaginer que ses dépôts, ainsi que ceux de ses voisins et amis, peuvent être recyclés, au moins en partie, pour prêter à quelqu'un qui en a besoin. Chacun peut croire que ses dépôts feront les crédits à l'économie des autres.
mercredi 21 août 2013
Ce que doivent faire les banques
Les six grands réseaux de banques françaises viennent d'être reçus par le président de la République. Entre autres résultats de cette entrevue avec les banques, elles ont obtenu de collecter davantage de fonds du livret A, bien connu des Français : soit 30 à 50 milliards d'euros en plus pour ces banques commerciales. Selon le raisonnement précédent, si les dépôts d'aujourd'hui font les crédits de demain, les banques françaises devraient donc prêter davantage à l'économie.
Seulement voilà : si le financement global de l'économie se fait bien grâce aux banques universelles, celles-ci ne devraient théoriquement pas attendre de telles arrivées de dépôts pour assurer leur production habituelle de crédits. Les banques commerciales ont toujours des responsabilités systémiques : leurs crédits, globalement, font les dépôts. Même en cas de ralentissement et d'incertitudes sur le futur !
Elles doivent prêter dans des conditions normales et avec l'esprit de responsabilité sociale d'entreprise bancaire qui est le leur depuis toujours : les banques ne sont pas tout à fait des entreprises comme les autres et elles le savent parfaitement.
Préférer l'entrepriseaux dividendes
À elles d'entretenir une vue optimiste de l'avenir ! À elles de ne pas trop se réfugier derrière les réglementations (respect des pourcentages de détention d'obligations sans risques) pour ne rien faire... Les banques françaises, aujourd'hui, ont des actifs considérables, trois fois supérieurs au revenu national. Elles ont eu des soucis, mais Michel Barnier vient de présenter l'acte II de l'Union bancaire européenne avec un mécanisme unique de restructuration bancaire (SRM).
Elles vont respecter la loi bancaire qui vient d'être publiée au Journal officiel (26 juillet), réduire les frais bancaires à payer par les consommateurs et mieux séparer leurs activités de banque et de marché. Bref, refuser l'addiction envers des produits d'une économie de casinos financiers spéculatifs.
Si la crise se poursuit, chacun aura sa part de responsabilité : les entreprises tout d'abord, si elles ne réinvestissent pas leurs profits dans leurs projets, préférant la distribution de dividendes de luxe - 37 milliards d'euros en 2012 - au réinvestissement. Les États ensuite, s'ils ne font pas d'efforts de productivité en maintenant les qualités des services publics et de la recherche publique. Et les banques enfin, si elles attendent simplement que les autres changent...
Le vrai risque de la non-reprise à la rentrée est connu : c'est celui d'une jeune génération qui, faute d'être bien embauchée, va se désemployer cumulativement après la rentrée universitaire, faute d'emploi dans l'Union européenne. La reprise européenne, il faut la vouloir, la concevoir : créditons-nous des espérances de gains économiques et sociaux à venir. Chacun aura ainsi la responsabilité d'être ami avec le « crédit bien fait » et d'être « ennemi de la finance purement spéculative » !
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