lundi 12 août 2013
Augmenter les impôts ? "Une erreur majeure" selon Gilles Carrez
Gilles Carrez (UMP), président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a qualifié dimanche d'"erreur majeure" les nouvelles augmentations de prélèvements obligatoires qui se profilent dans le budget 2014 préparé par le gouvernement.
"Une erreur majeure". Ainsi le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale Gilles Carrez (UMP) a-t-il qualifié sur Europe 1 les nouvelles augmentation d'impôts qui se profilent dans le budget 2014 prépapré par le gouvernement.
Étouffer l'économie
"Entre les augmentations d'impôts qui avaient été décidées par la précédente majorité, les augmentations d'impôts encore plus importantes de cette majorité, on a administré à notre pays un choc fiscal de 60 milliards d'euros, trois points de PIB !", a-t-il ajouté, "c'est le meilleur moyen d'étouffer l'économie".
"Comment voulez-vous que la consommation reparte si le pouvoir d'achat des ménages, en particulier des classes moyennes, est encore altéré, diminué, par, par exemple, une hausse de CSG pour le financement de la réforme des retraites", a encore fait valoir Gilles Carrez.
Selon lui, "il faut arrêter les hausses d'impôts, il faut que le gouvernement le comprenne, c'est d'ailleurs le message du FMI, il faut se tourner résolument vers les dépenses et faire des économies, c'est possible".
Réduire les déficits sans contrarier la croissance
Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a déclaré samedi dans un entretien à Nice-Matin que le budget 2014, qui sera révélé dans quelques semaines, prévoirait une hausse des prélèvements obligatoires équivalant à 0,3% du produit intérieur brut. Cela correspond à environ 6 milliards d'euros de recettes nouvelles à trouver, sur la base d'un PIB de 2.032 milliards d'euros pour l'année 2012.
"Nous devons réduire les déficits légués par la droite, mais le faire à un rythme qui ne contrarie pas la croissance. Nous le ferons d'abord, comme le recommande le Fonds monétaire international (FMI), par des économies sur les dépenses publiques et, ensuite, par une hausse limitée des prélèvements obligatoires, de 0,3% du PIB, toujours dans la justice sociale", a assuré le ministre.
La croissance revue à la baisse
Dans cette interview, Pierre Moscovici annonce aussi une prévision de croissance revue à la baisse, le PIB devant évoluer selon lui en 2013 entre -0,1% et +0,1%, alors que le gouvernement tablait jusqu'à présent sur une modeste croissance de 0,1% de l'économie du pays. Pour Gilles Carrez, ces nouvelles prévisions sont "plus réalistes". Mais le député UMP "trouve vraiment regrettable qu'on attende la torpeur du mois d'août pour annoncer cette révision à la baisse".
"On a l'impression que le gouvernement, plutôt que de discuter de façon transparente de ces sujets au Parlement (en juillet), a attendu délibérément quelques semaines pour enfin tirer les conséquences d'une réalité économique qui n'est pas bonne", a-t-il poursuivi, rappelant aussi que Pierre Moscovici avait fait état le 2 août, dans un entretien au Wall Street Journal, d'un déficit public risquant de dépasser cette année les 3,7% initialement ciblés.
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