jeudi 18 juillet 2013
La question européenne
La question européenne
La question européenne sera, j’en suis persuadé, le grand sujet de l’avenir, celui qui conditionne notre vie quotidienne, l’avenir de notre cohésion nationale, de nos emplois, de la sécurité, de notre défense et de notre rayonnement dans le monde.
Un minimum de lucidité doit nous amener à constater les échecs de l’organisation bruxelloise, baptisée à tort "union européenne": 12% de chômage dans la zone euro, une insécurité croissante, des situation chaotiques qui s’installent un peu partout. Rien n’est plus malhonnête que d’attribuer tous les maux de la création aux institutions dites européennes. Les gouvernements et les peuples eux-mêmes ont une part de responsabilité essentielle dans le malheur du temps. Cependant, l’essentiel des compétences politiques ont été transférées au niveau communautaire, notamment la monnaie, le marché, le commerce, et il est tout aussi irresponsable et absurde de nier la responsabilité du système bruxellois dans la crise que nous vivons.
Alors? D’abord, la conception même de l’Europe dans sa géographie est inadaptée. D’un point de vue historique et culturel, l’absence de la Russie et la quasi- absence de la Grande Bretagne – qui ne participe ni à l’euro, ni à Schengen – constituent (à mes yeux) une lacune fondamentale au regard de l’histoire et des intérêts français, concernant deux Nations sœurs qui ont été nos alliées dans les périodes les plus cruciales de l’histoire et qui demeurent des pôles essentiels de l’équilibre européen. Ensuite, les institutions de Bruxelles connaissant depuis deux décennies une dérive désastreuse, marquée par une logique de transfert de pouvoirs à des instances ultra-bureaucratiques (les services de la Commission) et juridictionnelles (la cour de justice). Quant au Parlement européen, il n’a de factoaucune réalité politique, aucune légitimité démocratique, composé la plupart du temps de personnalités cooptées par leur parti et élues anonymement au bénéfice du suffrage proportionnel. La politique bruxelloise consiste à empiler des règlements et des directives, dans une véritable boulimie normative, dont l’impact est de paralyser l’action des gouvernements, d’aggraver l’impuissance des Etats et de favoriser ainsi le désespoir et la montée de l’extrémisme.
Pourtant, la création de l’Europe est cruciale pour notre avenir. Face aux géants chinois, indiens, américains, nous avons besoin d"une grande et puissante Europe pour préserver nos intérêts, nos valeurs, notre civilisation, notre sécurité. Tout est à repenser. On ne fera pas l’Europe (comme aujourd’hui) sur la négation de ses Nations. Au contraire, la logique actuelle, aveugle et bureaucratique, aboutira dans un bref délai à son explosion et à la résurgence des haines du passé. Il importe de mettre en place une confédération de nations européennes profondément unie, comportant une assemblée des peuples (élue sur tout le territoire dans des conditions uniformes au suffrage uninominal), une autorité commune, composée des chefs d’Etat et de gouvernement, un partage des compétences clair entre le niveau européen et national et prévoyant des clauses de respect des intérêts nationaux et des référendums communs. Il faut aller beaucoup plus loin dans la création de l’Europe unie, s’appuyant sur quelques grands Etats, tout en améliorant la prise en compte des spécificités et intérêts nationaux. L’Europe de demain devra concilier une unité politique bien supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui et le respect des démocraties nationales, tout à l’inverse de l’évolution de ces vingt dernières années. C’est possible au prix d’une profonde révolution mentale. Bien sûr, tout cela, pour qui connaît la monstrueuse rigidité du système, peut paraitre totalement délirant et utopique. "Rien de ce qui est humain n’est définitif" écrivait André Tardieu. Une forte volonté politique pourrait le permettre. Il faut être résolument et passionnément européen, au sens fort du terme, contre les eurocrates qui sont les assassins de l’Europe…
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