TOUT EST DIT

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jeudi 11 juillet 2013

Grèce: nouvelle tranche de prêt, nouvelle restructuration, ou faillite?

Kostis Hatzidakis, le ministre de l’économie grec, a affirmé aujourd’hui que la Grèce s’attendait à ce que ses partenaires européens lui consentent une seconde « coupe de cheveux » sur les dettes de ses créanciers après les élections allemandes de cet automne, rapporte Der Spiegel. « Si l’on peut compter sur nous et que nous avons fait des progrès, je suis certain que nos partenaires démontreront leur solidarité à l’égard de la Grèce », a déclaré Hatzidakis au journal Die Welt. Mais le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaüble, a déjà fermement écarté cette possibilité la semaine dernière.
Der Spiegel explique que ces échanges s’inscrivent dans le cadre du désaccord entre le Fonds Monétaire International (FMI) et l’UE concernant la capacité de la Grèce à supporter sa dette. Le FMI souhaite que la dette grecque soit ramenée à 120% de son PIB d’ici 2020. Mais pour atteindre cet objectif, il faudrait procéder à de nouvelles restructurations, ce à quoi s’opposent fermement les Européens, et notamment les Allemands, qui ne veulent pas mécontenter leurs électeurs alors que l’échéance des élections se rapproche.
Cette semaine, des représentants de la troïka composée de la Banque Centrale Européenne, du FMI et de la Commission européenne sont en déplacement à Athènes pour contrôler l’avancement des réformes du gouvernement grec, avant le versement d’une nouvelle tranche de prêt de 8,1 milliards d’euros. Et selon Reuters, ils n’ont guère été fascinés par les progrès réalisés. Après la lecture d’un premier rapport qui leur a été communiqué lundi concernant les privatisations et les réformes du secteur public, ils ont suspendu les négociations, et donné 3 jours à la Grèce pour satisfaire aux conditions de versement de la nouvelle tranche de prêt. « Tous ont convenu que la Grèce devait fournir des engagements avant la réunion de l’Eurogroupe lundi prochain. C’est pourquoi ils doivent présenter un nouveau rapport vendredi »,  a affirmé une source à Reuters.
La Grèce est particulièrement en retard dans son programme de privatisations, et elle a demandé à la troïka de réduire son objectif de 2,6 milliards d’euros de privatisations pour 2013, suite notamment à l’échec de la revente de la compagnie gazière DEPA, qui s’est avérée un total fiasco. En outre, en juin, Athènes a licencié 12.500 licenciements d’employés de service public de moins que son objectif, et la compagnie d’assurance maladie publique EOPYY est en déficit d’un milliard d’euros.  
Or, depuis la fermeture brutale de la chaîne publique ERT et la crise politique qu’elle avait provoquée, le Premier ministre Samaras ne dispose plus que d’une majorité composée de seulement 3 votes supplémentaires au parlement grec, ce qui limite sa marge de manœuvre, et risque de compliquer l’adoption de réformes importantes. Mais compte tenu de l’insatisfaction des représentants de la troïka, il devra probablement trouver de nouvelles coupes budgétaires. D’un autre côté, les citoyens grecs sont de plus en plus à bout avec les mesures d’austérité, et la récession qui frappe le pays pour la 6ème année consécutive. 

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