TOUT EST DIT

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vendredi 26 avril 2013

Les conseilleurs mauvais joueurs

Président de l'Assemblée, présidents des groupes PS, ministres : les piliers de la majorité sapent depuis un an l'autorité de François Hollande.


Comment cesser le brouhaha des conseilleurs ? A dix jours de l'anniversaire de son élection à l'Elysée, François Hollande tente de tracer de nouvelles voies pour éviter que l'on s'attarde sur son bilan. Il réfléchit à une nouvelle architecture gouvernementale. Il devient tranchant pour être plus lisible par l'opinion - il a dit « non » à l'amnistie sociale. Il est prêt à recevoir les parlementaires. Mais il y a un cadeau qu'il aura bien du mal à obtenir, le silence des poids lourds socialistes. Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, théorise depuis plusieurs jours : « Je ne me tairai plus. » François Rebsamen, le président du groupe PS au Sénat, explique benoîtement : si François Hollande « ne voulait pas que je l'affaiblisse, il fallait qu'il me propose l'Intérieur » (Public Sénat).
Les chefs d'Etat redoutent en général les électrons libres sans affectation. Martine Aubry, Lionel Jospin, auraient pu en être. C'est finalement des personnalités bien pourvues, des proches même, qui depuis un an jouent une musique dissonante. Nicolas Sarkozy avait un trublion en la personne de Jean-François Copé ; François Hollande gère près d'une dizaine de Copé. Dans la seule journée d'hier, Claude Bartolone a redit son hostilité à la publication du patrimoine des élus, François Rebsamen a défendu le texte sur l'amnistie sociale, Bruno Le Roux (président du groupe PS à l'Assemblée) s'est dit personnellement favorable à la PMA, Bertrand Delanoë (maire de Paris) a souhaité « des actes symboliques envers les catégories sociales » et Stéphane Le Foll (ministre de l'Agriculture) a prôné « une phase offensive ». Et pourtant, la journée était faste : Arnaud Montebourg était concentré sur le lancement d'une nouvelle filière, la « silver economy » ! Tous se disent bien intentionnés (et le sont parfois) mais ils n'oublient jamais leurs intérêts. Additionnées, ces prises de parole sapent depuis un an l'autorité de François Hollande. Il tente de tenir un équilibre entre une gauche qui veut desserrer l'étau budgétaire, et Bruxelles, les marchés, les entreprises qui veulent des réformes. Ces piliers de sa majorité pourraient le relayer, être sa colonne vertébrale. Ils ne le font pas, le président est seul, non pas en équilibre : équilibriste.

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