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dimanche 28 avril 2013

L'amitié européenne ou le déclin

L'amitié européenne ou le déclin

Les sirènes de la division ne cessent de retentir en Europe juste au moment où il faudrait passer un cap : celui d'une union politique nécessaire pour élaborer les indispensables stratégies de développement industriel, énergétique, économique... Les générations d'après-guerre ont réussi à surmonter leurs blessures pour renouer des liens d'amitiés fondés sur le pardon et offrir ainsi un avenir de paix et de prospérité à leurs enfants. Quel héritage sera légué aux jeunes générations ?
Les babys boomers, responsables du pays aujourd'hui et qui ont bénéficié à plein de la prospérité, fruit des efforts de la génération précédente, vont-ils jeter aux orties l'héritage de la réconciliation construite dans l'espérance après tant de douleur et de larmes ? Ce serait une erreur doublée d'une injustice envers les jeunes générations.
Délaisser l'oeuvre de réconciliation engagée depuis des décennies risquerait de laisser le champ libre aux préjugés qui exacerbent la haine entre les peuples. Comme l'Histoire l'a démontré à maintes reprises, l'amitié entre les peuples est loin d'être spontanée. Tout peuple ayant tendance à se définir d'abord contre l'autre plutôt que d'affirmer ce qu'il est, ce qu'il apporte à la communauté des peuples.
Ce mécanisme resurgit dans les pays européens les plus frappés par la crise. Dans de nombreux pays d'Europe du sud, l'Allemagne est montrée du doigt comme la cause de tous les maux. Mais a-t-on oublié que pendant que l'Allemagne se réformait en profondeur et accueillait l'Allemagne de l'Est, la France, elle, portait un coup fatal au dynamisme du pays avec les 35 heures et la profusion des réglementations ? Entre l'effort et l'illusion, notre pays a, comme souvent hélas, préféré l'illusion ! Doit-on faire porter à l'Allemagne le chapeau de nos erreurs stratégiques ?
Tout se passe comme si la crise divisait les peuples européens. Le rôle des politiques n'est pas d'emboucher lâchement la trompette des populismes. Mais d'aider leurs peuples à prendre conscience des défis qui les attendent, de les rassembler, de les unir en vue de pouvoir jouer un rôle dans ce monde qui change. La question d'aujourd'hui n'est pas d'abord de choisir entre la croissance ou l'austérité mais d'avancer dans la voie d'une union politique européenne. Celle-ci ne peut se construire que dans l'amitié entre les peuples. Elle seule permettra d'échapper au déclin et de léguer aux jeunes générations un continent fier, libre et fort.

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