vendredi 22 mars 2013
Laisser sa trace…
Laisser sa trace…
Dans un contexte pourtant dramatisé par l'incertitude sur l'exécution d'un otage français au Mali et la démission de Jérôme Cahuzac, on devinait qu'il ne fallait rien attendre de ce débat sur la motion de censure, hier à l'Assemblée. De fait, il n'y a eu ni censure, ni émotion. On savait bien qu'il s'agissait d'abord d'un exercice théâtralisé à usage politicien purement interne. À droite comme à gauche, il fallait donner l'image d'un rassemblement solidifié derrière un « vrai » chef. On ne vous surprendra pas en disant que l'affaire s'est soldée par un match nul, parce que Jean-Marc Ayrault et Jean-François Copé n'ont jamais combattu sur le même terrain.
Pendant que Jean-François Copé prononçait un vigoureux réquisitoire contre les fautes du présent, Jean-François Ayrault insistait en défense sur l'héritage du passé sarkozyste. Exercice stérile laissant mal augurer d'un compromis historique avec tous les Français. Ce qui est sûr, c'est qu'on voit bien ce que veut Copé, sans être certain que cela ravisse tout le monde à l'UMP, et qu'on n'est pas plus rassuré pour Ayrault quand il prétend qu'il sait où il va. Sans dire comment.
Car, bien sûr, ce que l'on attendait avant tout, c'était une affirmation de la personnalité et de l'action du Premier ministre. Cette motion de censure lui offrait une deuxième chance. Malheureusement, il a prononcé hier un discours de politique encore plus générale que le premier, se contentant de marteler, en essayant de forcer le ton, quelques poncifs.
Mais pouvait-il en aller autrement ? Comment pouvait-il faire preuve d'audace et se réserver quelques effets d'annonce, une semaine avant que François Hollande ne s'adresse au pays à la télévision ? Jean-Marc Ayrault ne pouvait se permettre d'affadir la parole présidentielle. Quoi qu'on puisse dire, Jean-Marc Ayrault est victime, lui aussi, du syndrome du « collaborateur ». À marcher fidèlement dans les pas de Hollande, il ne laissera aucune trace.
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