vendredi 22 mars 2013
Françoise Bettencourt a prêté 300.000 euros à un témoin-clé
Françoise Bettencourt-Meyers, fille de l’héritière de L’Oréal, a prêté 300.000 euros en 2012 à l’ex-comptable de la milliardaire, Claire Thibout, dont les révélations ont joué un rôle crucial dans le déclenchement de l’affaire Bettencourt, a indiqué à l’AFP son avocat.
Les révélations de Claire Thibout sont en grande partie à l’origine du volet politique de l’affaire. Elles ont également accrédité la thèse d’un abus de faiblesse aux dépens de Liliane Bettencourt qui aurait été notamment commis par François-Marie Banier. Françoise Bettencourt-Meyers a obtenu de la justice la mise sous tutelle de sa mère.
En juillet 2010, Claire Thibout avait notamment évoqué devant la police une demande de 150.000 euros en liquide «pour M. (Eric) Woerth», alors trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy, que lui aurait faite début 2007 Patrice de Maistre, alors gestionnaire de fortune de la milliardaire.
Selon Me Olivier Metzner, l’avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, celle-ci a accordé en novembre 2012 devant notaire à Claire Thibout un prêt avec intérêts d’un montant de 300.000 euros.
L’avocat a toutefois réfuté que ce prêt puisse être une rétribution du rôle de Mme Thibout dans la saga judiciaire: «Face au désarroi psychologique, moral et financier de Claire Thibout, Françoise Bettencourt-Meyers a accepté de lui prêter devant notaire en novembre dernier la somme de 300.000 euros avec intérêts».
«Claire Thibout a permis que la vérité éclate sur la manipulation exercée par l’ancien entourage de Liliane Bettencourt», a poursuivi l’avocat dans un entretien avec l’AFP.
«Ce prêt est bien évidemment sans lien avec l’instruction menée à Bordeaux d’autant que le témoignage de Claire Thibout est devenu secondaire dans le volet d’abus de faiblesse», poursuit Me Metzner.
Grâce à Claire Thibout, «la mère et à la fille peuvent se retrouver en dehors de toute pression et Liliane Bettencourt peut vivre sereinement», a plaidé Me Metzner.
Ce prêt de Mme Bettencourt-Meyers à l’ancienne comptable de sa mère a été signalé à Tracfin, la cellule française de renseignement financier, que les banques sont tenues de saisir en cas de mouvements de fonds importants.
Selon Me Metzner, Tracfin l’a signalé à la justice. Le juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil a estimé que ce signalement était sans rapport avec son instruction, a expliqué l’avocat. Le juge doit clôturer d’ici à la fin du mois le volet de l’enquête concernant l’abus de faiblesse.
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