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dimanche 10 mars 2013

Fumées et cendres

Fumées et cendres


«Vous êtes coresponsables de l'avenir de votre Église.» (Jean Paul II). Pauvre Benoît XVI ! La remise en ordre du gouvernement de l'Église était trop lourde pour un vieil homme malade et fatigué. Au moins l'aura-t-il entreprise avec d'indéniables réussites. Avec des échecs aussi, dont celui de n'avoir pas réussi à venir à bout des pressions et des incuries de la Curie. L'Église est l'affaire des hommes, même si elle se revendique de l'inspiration divine. Benoît le vicaire de Dieu a finalement cédé après avoir travaillé beaucoup et fait preuve d'une fermeté et d'une intransigeance exemplaires contre les coupables d'actes répréhensibles. Il aura été un pape plus moderne qu'on ne le dit, bien dans la ligne de Vatican II dont il fût un conseiller théologique essentiel et très en pointe sur la voie de la réforme.
Après le charismatique sans autorité et le théologien sans charisme, la chrétienté a besoin d'un pape libre pour poursuivre le virage amorcé, un pape qui n'ait rien couvert des «souillures» de l'Église. L'expression est de Benoît XVI, alors cardinal Ratzinger, dans le texte de la dernière méditation qu'il avait écrite pour un Jean Paul II finissant.
Le successeur devrait mettre à profit l'électrochoc de la démission pour tourner la page des archaïsmes et installer une autre gouvernance. E n créant, notamment, un Conseil des ministres, le futur pape enrayerait la dérive monarchique du Vatican. C'est dans les sessions du pré-conclave que tout se sera joué. Lorsque les portes de la chapelle Sixtine se fermeront, les cardinaux sauront quel pape ils veulent. L'ouverture du conclave dès ce mardi, et donc la brièveté des congrégations préparatoires, semblent indiquer que les questions essentielles ont été abordées trop rapidement pour attester d'une réelle volonté de rénovation des institutions vaticanes. Et indiquer aussi que les Italiens auraient eu gain de cause face à la tendance réformatrice.
Par ses textes et ses prêches, Benoît XVI a redonné du contenu à la foi et à l'identité catholiques qu'avait réaffirmée Jean Paul II. Restera à balayer les cendres du doute pour signifier le désir de renouvellement et d'espérance. Les fumées seules n'y suffiront pas.

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