TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 10 mars 2013

Dérives fanatiques

Dérives fanatiques


L’internationale terroriste n’est pas qu’un fantasme ou un épouvantail agité pour effrayer les bonnes consciences. C’est une réalité mouvante qui s’adapte à l’air du temps, ondule avec l’époque et aimante ses enfants perdus et parfois maudits.
Il y a 40 ans, et bien avant aussi, cette internationale qui ne se forme qu’au gré des circonstances était d’extrême-gauche. Elle fut également, d’aussi loin que l’on se souvienne, d’extrême-droite, et la voilà qui revêt désormais les oripeaux d’une nouvelle guerre de religion. Toutes attirant pareillement petits délinquants, grands voyous ou individus en rupture avec la société qui se rêvent en héros purifiés et se réveillent, une ceinture d’explosifs autour de la taille.
De Khaled Kelkal à Mohamed Merah en passant par Jérémie Louis-Sydney abattu en octobre dans un appartement de l’Esplanade, ou ce djihadiste capturé dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, ces parcours s’entrecroisent, se recoupent et finalement se ressemblent.
Ils racontent des dérives personnelles et de violentes ruptures intimes bien plus que l’échec, toutefois réel, de notre politique d’intégration. Ils disent la vieille fascination de la guerre, sainte ou pas, et l’accélération du processus de radicalisation engendré par internet et les nouveaux médias. Ils renvoient aussi à notre société une effrayante image de ses enfants parricides, et donc d’elle-même.
Le phénomène n’est pas nouveau. Depuis les attentats du 11 septembre, des dizaines de Français sont passées par les camps d’entraînement pakistanais, afghans ou libyens. Assouvissant, dans le fracas des armes, leur haine de l’autre, de l’Occidental, du juif, du mécréant, peu importe, pourvu qu’il soit responsable de son échec.
En trouver au Mali, dans ce nord baptisé «Malistan», n’est pas une surprise. La facilité d’accès et l’illusion de défendre une terre d’islam «libérée» des infidèles, de combattre pour un idéal ont fait de ce bout de terre un pôle d’attraction pour sociopathes fanatisés. Celui-ci disparu, d’autres prendront le relais.

0 commentaires: