TOUT EST DIT

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mercredi 6 février 2013

Allons enfants

Allons enfants


L’enfant est devenu en cinquante ans l’un des principaux enjeux de la société française. Tout a commencé avec la question de la pilule dans la France gaullienne. Puis est venu le grand débat sur l’avortement. Les femmes des Trente Glorieuses voulaient des enfants et non plus subir la maternité. Le slogan « un enfant quand je veux » résumait ce combat qui, déjà, divisa la France.
D’autres femmes reprenaient cette phrase, y ajoutant, « même si je ne peux pas ». Le « miracle » qu’elles attendaient prit le prénom d’une petite Anglaise. En 1978, Louise Brown poussait son premier cri. Quatre ans plus tard, naissait Amandine, premier bébé français issu d’une fécondation in vitro. Aujourd’hui, plus de 200 000 enfants sont nés en France grâce à toutes les techniques mises en œuvre par la procréation médicalement assistée.
Ce baby-boom génère bien des espoirs chez les couples ayant des difficultés à avoir un enfant. Dans nos sociétés de l’enfant-roi, l’absence de bébé est vécue pratiquement comme une incongruité : il suffit de regarder la pub pour se demander comment on peut acheter une voiture ou un sandwich sans être accompagné de sa progéniture.
Ceci explique que la procréation médicalement assistée ait pris une telle importance. Oubliant le taux d’échec, important, de ces méthodes de fécondation, tous les couples en mal d’enfants se raccrochent à la PMA pour combler leur désir parental.
Le projet de loi sur le mariage pour tous ne fait que renforcer l’importance de la fécondation assistée. L’image de l’enfant, pilier de la société, prend également davantage d’ampleur. Il devient même un symbole, une affirmation d’un statut arraché après des années de revendication.
L’ampleur de l’opposition au droit des couples homosexuels à la procréation médicalement assistée témoigne du trouble d’une grande partie des Français. De la pilule des sixties jusqu’à l’éprouvette ou aux mères porteuses, ils ont appris que l’art de faire des enfants est autant affaire d’amour que de médecine ou de politique. Mais tous se disent que le fameux « Allons enfants » de notre Marseillaise est vraiment un hymne national.

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