TOUT EST DIT

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mardi 22 janvier 2013

Référendum… ou pas ?

Référendum… ou pas ?



« Laissez-nous voter ! » Ou encore : « Référendum officiel »… Après le succès phénoménal de la manifestation du 13 janvier contre le « mariage » des couples de même sexe, une clameur se lève. François Hollande est mis au défi d’organiser un référendum sur le sujet. Son refus, soutenu à force de contorsions juridico-constitutionnelles par ses ministres, pourrait bien n’indiquer qu’une chose : sa peur d’un « non » franc et massif.
En fait, si la loi du nombre faisait vraiment la loi dans de telles affaires, la manifestation du 13 – dont la présidence, Matignon et les autres ministères connaissent parfaitement la réussite accablante, écrasante pour eux – aurait dû conduire au retrait immédiat et sans conditions du texte. Et c’est assurément là-dessus que devraient insister tous les organisateurs du 13 janvier, comme l’ont déjà fait les Associations familiales catholiques.
Nous savons cependant que le pouvoir s’arc-boute sur sa position. Elle est pour lui essentielle dans la mesure où elle est au faîte de l’édifice de l’antiracisme, de la non-discrimination, de l’égalité et de la destruction de toute autorité fondée non pas sur la majorité, mais sur des principes transcendants.
Alors, faut-il réclamer un référendum ?
Opposer la force du nombre à ceux qui utilisent le nombre pour instituer les pires aberrations dans la loi et dans la société ?
Soumettre au vote ce qui ne peut pas être soumis au vote ?
L’opportunité de réclamer un référendum est disputée et nombre de catholiques – notamment par le biais du Forum catholique – se retrouvent désormais dans un groupe Facebook, « Laissez-nous ne pas voter ».
Sur le fond, il est juste de dire qu’une question comme celle de la définition du mariage – comme la valeur du nombre pi, qui en d’autres temps fut fixée à 3 pour la facilité du calcul par un Etat américain ! – ne relève pas du vote majoritaire. C’est une réalité, en même temps qu’une question morale qui transcende les opinions.
Le problème est que nous sommes en démocratie… totalitaire (voir ci-dessus l’article de Jean Madiran). Et que ce régime affirme ne reconnaître que la loi du nombre, que ce soit au Parlement, où la question du faux mariage sera soumise au vote et où elle va être adoptée par les élus socialistes majoritaires, ou par la voie référendaire. D’où cette proposition de laisser le peuple parler, avec l’expérience d’autres pays et Etats comme la Californie qui, elle, a réussi à faire abroger le « mariage » homosexuel au bout de quelques mois par voie référendaire.
Peut-on, doit-on se saisir de la possibilité de demander un référendum pour bloquer l’adoption quasi certaine de cette loi ? En d’autres termes, a-t-on le droit de réclamer un référendum sur une question qui ne se discute pas, et est-ce tactiquement une bonne solution ?
L’abbé de Tanoüarn, sur son blog, répond « non », ce serait, écrit-il, « L’ultime attentat contre l’institution du mariage dont je croyais que nous la défendions. Mettre une institution aux voix, c’est la détruire immanquablement. » Et d’ajouter : « C’est accorder au suffrage universel une capacité d’initiative par rapport à ce qu’on veut lui faire penser et lui faire dire qu’il manifeste de plus en plus rarement. Dans l’atmosphère de désinformation qui règne aujourd’hui, je crois qu’un referendum, c’est comme un concile : à fuir. »
Sa réponse est de principe et de circonstance. Mais c’est en considération du contexte qu’il conclut, parce que le « quatrième pouvoir », celui de l’information, faussera le jeu. « Non », parce que le contexte médiatique fait que l’on n’est pas sûr de la victoire.
Ne pas réclamer un référendum parce que ce serait donner prise à l’idée que nous avons le pouvoir d’appeler blanc ce qui est noir, bien ce qui est mal, et en même temps donner de la valeur à l’expression de ceux qui le feraient, voilà qui se comprend. Mais si le référendum était finalement organisé, comment se dérober en ne votant pas ? Car il nous est demandé de dire la vérité, à temps et à contretemps.
En attendant, il y a l’autre manif, l’autre référendum. Sous le patronage du cardinal Barbarin, de Mgr Rey, Mgr Centène et Mgr Cattenoz, à l’appel de nombreux pères abbés et responsables de communautés religieuses, une journée de prière et de jeûne aura lieu le vendredi 25 janvier. Il faut s’inscrire àwww.tousenpriere.com pour cette mobilisation invisible, derrière la Vierge Marie qui est « forte comme une armée rangée en bataille ».
Le cardinal Barbarin soutient l’initiative avec force : « Témoigner par la parole et par les actes : c’est notre devoir et c’est bien. Réfléchir au bien fondamental de l’homme : c’est indispensable et c’est mieux encore. Mais prier et jeûner, c’est premier car Jésus nous l’a dit : il faut prier “sans cesse et sans jamais se décourager” (Luc 18, 1) et “Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit parfaite” (Jean 16, 24). »
La solution est entre nos mains : avec un bulletin de vote peut-être, s’il le faut, mais pas sans la prière et cette arme qui a eu raison de toutes sortes d’ennemis de Dieu, du bien : 
le chapelet.

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