TOUT EST DIT

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mardi 22 janvier 2013

Dans la diversité, unis pour la paix

Dans la diversité, unis pour la paix


En soixante-quinze ans, nous nous sommes fait trois fois la guerre. Nous avons accumulé les destructions et les haines. Malgré cela, par-dessus les lignes de feu, puis au-delà des monuments aux morts, il y eut des passerelles de fraternité.
Ainsi, l'amitié qui naquit entre un soldat allemand et un soldat français dans une chambre d'hôpital où, en 1914, ils soignaient les blessures reçues au combat qui les avait opposés. Quatre-vingt-dix-neuf ans plus tard, voici la lettre que la famille du soldat allemand envoie à la famille du soldat français, mon père : « Nos pères ont inauguré en 1914, déjà, il y a presque un siècle, une amitié franco-allemande. Elle fut très importante pour mon père durant toute sa vie, même pendant la Seconde Guerre mondiale. Sous le IIIe Reich, il n'y eut chez nous, à la maison, aucun livre nazi pourfendant la France. Mon père n'appartenait pas au parti hitlérien. Aujourd'hui, nous nous réjouissons de l'Union européenne et de ces soixante-sept années de paix. Notre reconnaissance est énorme. »
Déjà donc, était semée ici et là la petite graine, celle de l'amitié qui finit par germer en grande espérance, puis en redécouverte de notre commune fraternité. Car nous étions bel et bien frères, puisque issus de cette même culture qui couvrit toute l'Europe, et nous légua de génération en génération des trésors admirables...
Relation nouvelle entre France et Allemagne
On en vint enfin à décider ensemble que les conduites guerrières suicidaires devraient cesser. Le 9 mai 1950 ouvrit une ère nouvelle. Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, proposait la création d'une communauté européenne du charbon et de l'acier, plaçant l'ensemble des productions franco-allemandes dans une organisation ouverte à tous les pays.
Certains y crurent immédiatement, parmi eux d'abord le chancelier allemand Adenauer. D'autres demeurèrent sceptiques puis se rallièrent. Ce fut le cas du général de Gaulle. Celui-ci sut se faire reconnaître comme ami de ceux qu'il avait si ardemment combattus et signa avec Konrad Adenauer ce Traité de l'Élysée.
L'Europe était en marche sous le beau nom de communauté qui dit l'essentiel : chacun doit apporter à l'autre et accueillir ce que l'autre lui apporte, à commencer par le respect qui fait naître l'estime, l'amitié et la solidarité.
La base de cette Europe était la relation nouvelle entre la France et l'Allemagne. La preuve de sa nécessité est que les sceptiques, lorsqu'ils arrivent en charge de leur pays, finissent par la rejoindre et la promouvoir.
L'Europe est encore l'objet de critiques, de sarcasmes, mais elle est vivante et active. Elle rassemble 500 millions d'êtres humains. Si elle avance encore sur le chemin de l'Union, elle sera considérée comme la première puissance mondiale. Elle devrait, à terme, éradiquer la misère. Déjà, malgré tous ses défauts, elle est une sorte de modèle qu'envient d'autres groupes de pays en Asie, en Afrique, sur le continent sud-américain.
Elle doit se montrer à la hauteur des espérances qu'elle suscite en elle et dans le monde. L'union de la France et de l'Allemagne, faite initialement par Robert Schuman et Konrad Adenauer, puis prolongée par le général de Gaulle, doit rester plus que jamais le moteur de cette association pacifique, inouïe dans l'histoire de l'humanité, l'Union européenne.

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