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dimanche 30 décembre 2012

«L'État doit reconduire l'aide aux diffuseurs de presse»


VIEUX DE 2009, CET ARTICLE DU FIGARO N'A PAS PRIS UNE RIDE.

LA PREUVE DANS L'ILLUSTRATION

Gérard Proust, représentant des 29.746 points de vente de presse en 2009, tire la sonnette d'alarme.

Gérard Proust, président de l'Union nationale des diffuseurs de presse (UNDP), interpelle le gouvernement, en plein débat budgétaire, afin qu'il reconduise l'aide transitoire de 4000 euros attribuée aux marchands de journaux pour les aider à passer le cap de leur réforme.
LE FIGARO. - Les derniers chiffres de diffusion et d'audience de la presse sont plutôt positifs. Constatez-vous le même rebond?
Gérard PROUST. - La vente au numéro continue de souffrir. Alors même que nos autres marchés restent dynamiques - le livre par exemple. Mais les chiffres que vous évoquez illustrent le fait que le papier répond bien à un besoin de s'informer et que le consommateur est toujours au rendez-vous du papier payant. Dans un contexte économique où tout le monde doute de tout, où j'entends régulièrement dire que la presse papier n'a plus d'avenir, que ses ventes baissent parce qu'elle est supplantée par de nouveaux médias, je relève que les industriels investissent (les nouvelles imprimeries du Figaro par exemple) et que la presse continue d'enregistrer de beaux succès: BibaPsychologies MagazineL'Équipe, entre autres, et les nouveaux féminins, qui font leur nid à côté d'Internet. Le problème de la vente au numéro, c'est essentiellement les conditions de sa distribution: les diffuseurs se découragent et les points de vente ferment; les consommateurs se détournent et les ventes baissent.
On parle pourtant de réforme depuis deux ans…
Lancée en 2008 dans le cadre des États généraux de la presse, la réforme du métier de diffuseur de presse s'articule autour de deux grands volets: les conditions d'exposition de la presse chez les marchands de journaux (meilleure organisation des linéaires, assortiment des titres en fonction du profil de la clientèle, plafonnement des quantités…) et la consolidation économique du réseau. Ce dernier point, essentiel, prévoit d'augmenter la rémunération des diffuseurs de trois points en trois ans, au rythme de la rénovation de l'appareil de distribution. Reste qu'entre-temps, le secteur a connu l'une des plus graves crises de son histoire avec la chute brutale des ventes de presse et du marché publicitaire. Si la distribution - avec la refonte de Presstalis (ex-NMPP) - et les dépositaires - avec la hausse d'un point de leur rémunération - ont été soutenus pendant la crise, les diffuseurs de presse se sentent aujourd'hui un peu oubliés… Une aide transitoire de 4000 euros a certes été exceptionnellement versée en 2009 aux diffuseurs dont la vente de presse est l'activité principale, ainsi que le président de la République l'avait annoncé. Mais, aujourd'hui, leur confiance retombe face au nombre croissant de fermetures de points de vente.
Gérard Proust
Depuis janvier, le réseau s'est ainsi appauvri de 300 magasins (chiffre net, incluant les ouvertures). Plus grave encore, en 2009, 20% des points de vente complémentaires - moins de 50 titres - sont issus de la transformation de spécialistes.
Que suggérez-vous?
Une aide transitoire ne suffit pas. J'appelle officiellement l'État à poursuivre l'effort. Je suis bien sûr conscient des impératifs financiers de l'État. Mais je pense qu'il est aujourd'hui essentiel d'envoyer un signal fort à notre profession en renouvelant cette aide cette année.
Et où en est la réforme technique?
Hélas, elle marque le pas. En matière de plafonnement, des éditeurs se refusent toujours à réduire leurs volumes: en effet, pour ceux-là, ce qui compte surtout c'est que leurs titres soient visibles, afin que leurs contenus publicitaires soient valorisés. De même, en matière d'assortiment, l'offre doit être adaptée aux clientèles: l'assortiment doit ainsi responsabiliser les marchands, impliqués dans leur offre. J'attends que le Conseil supérieur des messageries de presse confirme aux éditeurs que l'assortiment est une norme professionnelle. C'est la condition absolue pour remotiver le marchand et satisfaire le consommateur.

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