TOUT EST DIT

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dimanche 30 décembre 2012

Deux semaines en Hollandie


Cette semaine nous a fait apparaître Hollande tel qu’en lui même: un Pierre Laval en puissance ! Petit Worst Of de la semaine en Hollandie.Le prolétariat est en solde : la défaite intellectuelle de la gauche à Florange n’en finit pas de faire des ravages. Tel un tsunami politique, une bombe à fragmentation qui n’en finit pas de détruire. Il est vrai que de façon fort démagogique, le candidat Hollande en avait fait un marqueur, un symbole de sa campagne contre le capital, la « bête immonde » de la finance.
Et puis il inventé un nouveau courant politique, « l’à-plat-ventrisme » ! Ce courant, social démocrate d’inspiration très très lointaine, consiste à se coucher devant le premier qui crie fort : il y a quelques jours, c’était devant les mauvais sosies de Freddy Mercury du collectif LGBT suite à sa sortie sur la liberté de conscience laissé au maire dans le mariage « pour tous mais surtout pour quelques activistes communautaires ». Sur Florange, ce fut devant Mittal. Bombe à fragmentation puisque désormais : le gouvernement est coupé en deux, les pro-Montebourg et les autres qui, à leur vraisemblable désespoir, se retrouve dans le camp du prof d’allemand. La majorité est coupée en 2, entre les existés verts et rouges, l’aile déplumée mais dure du PS et les autres. Enfin, l’électorat de Normalito 1er est également coupé en 2.
Pour se souvenir des résultats : les haut fourneaux s’arrêteront tout de même, il n’y aura pas de plan social (mais des suppressions de postes quand même !). En capitulant devant Mr Mittal, Hollande et Ayrault ont sauvé à très court terme 625 emplois. C’est bien. Rappelons que depuis 6 mois, leur politique désastreuse en supprime entre 1000 et 1500 tous les jours ! En tout cas, Hollande a confirmé que la finance est bien sa meilleure amie, et il a fait sienne la phrase, mythique, de Georges Soros : « La lutte des classes existe. Et ce sont les riches qui ont gagné. »
Incomparable Arnaud. Décidément, Montebourg ne doute de rien et surtout pas de lui-même. Dans le Monde cette semaine, il donne une incroyable interview ! Scandaleuse, même, en regard des traditions républicaines. Que nous dit l’ex de notre Audrey Nationale ? : J’avais raison, la France qui m’a d’ailleurs soutenu a raison avec moi (regardez comme je monte dans les sondages) mais le premier ministre est un crétin puisqu’il n’a rien compris et en a décidé autrement… En filigrane, comprenez que le président ne vaut pas mieux. Bon OK, on est d’accord sur la conclusion. Mais quand même. Chevènement avait théorisé la solidarité gouvernementale : « un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. » Le PC avait également inventé le soutien sans participation. Sous Hollande, les dogmes évoluent : les khmers verts ont inventé la participation sans soutien et Montebourg nous explique qu’un ministre, ça ouvre sa gueule sans démissionner…
En tout cas, ça apprend 2 choses aux observateurs qui sont aussi des électeurs : premièrement, quand on est sous les ors de la république, on est prêt à tous les renoncements idéologiques pour y rester. Deuxièmement, Hollande et son prof n’ont absolument aucune autorité sur personne… Pathétique et inquiétant.
Sanction immédiate. La séquence fut saignante pour le président et le premier des bras cassés : le mois de décembre et ses multiples baromètres de popularité fut glacial. Normalito 1er se rapproche de plus en plus de son « socle » d’électeurs du 1° tour : les opinions favorables se situent ces derniers jours entre 32 et 35 %, tout simplement du jamais vu en si peu de temps. Son premier fusible est, lui, entre 30 et 33 %… De quoi lui faire regretter le bourbier de Notre-Dame-des-Landes… A de tels niveaux d’impopularité après 7 mois de pouvoir, alors même que les attentes n’étaient pas démesurées, loin s’en faut, et que notre économie s’apprête à connaître la pire crise de son histoire : rappelons que les 30 milliards de prélèvements supplémentaires du budget 2013 correspondent à 2 points de PIB, soit l’équivalent des conséquences du choc pétrolier de 1973/1974.
La crise est derrière nous, nous répète-t-il à l’envi. Aussi va-t-il procéder, très probablement, à un remaniement ministériel. Attention les yeux et les oreilles ! Moscovici sortirait. En même temps, je ne suis pas certain qu’on verra une grande différence. Cahuzac serait repris de justesse, à moins qu’il devienne d’ici là un repris de justice. Cerise (amère) sur le gâteau gouvernemental, ne rions pas : Royal ferait un retour fracassant dans un ministère et pas des moindres : celui de la justice… J’en connais une qui va de nouveau s’exciter sur Tweeter…
Evadés fiscaux. La gauche au pouvoir nous régale : elle nous offre des postures médiatiques que n’importe qui avec un fond d’honnêteté intellectuelle refuserait. N’est-ce pas cette généreuse gauche qui souhaite, pour une part non négligeable d’entre elle, ouvrir massivement les frontières à l’entrée : l’immigration serait une aubaine, une opportunité, une chance pour la société française. Millénariste et mondialiste, la gauche devrait donc se réjouir tout autant d’une émigration française, accentuée ces derniers temps du fait de l’avis de tempête annoncée d’ici peu sur notre beau pays.
C’est vrai, non ? Puisqu’on devrait se réjouir lorsqu’un jeune malien arrive à Marseille, avec sa force de travail, son envie de progression sociale, et son amour probable pour la culture française, ne devrait-on pas applaudir lorsqu’un des plus grands acteurs français, sinon le plus grand, décide de porter hors de nos frontières le si beau blason de cette incomparable culture française ? Au lieu de cela, c’est le ciel qui tombe sur la tête de notre Gégé national, l’Obélix de la discorde… Rappelons ici une vérité première au gouvernement : s’il y a des « évadés » (fiscaux), c’est bien que la France est devenue une « prison » (fiscale)…
A chacun son hymne. Ces derniers jours, tout le monde y va de son couplet. Le prof juge Gégé minable, le Sapin dont on fait la langue parle de « déchéance personnelle »… On appréciera la mesure, la retenue, la hauteur de vue de ceux qui nous gouvernent, gênés qu’ils sont par le symbole du départ d’une réussite artistique tout autant qu’économique… « Cyrano se barre et vous emmerde ! »
La palme de l’injure revient au tandem Torreton/Libération, le premier se prêtant à l’insulte dans les pages du second. Extraits : « Tu voudrais avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton pinard, tes poulets, tes conserves, tes cars-loges, tes cantines, tes restos, tes bars, etc. »… Avant de conclure : « On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt… » Grande classe. Sûrement que l’ancien petit patron des programmes de TF1 rêve-t-il de diner un de ces soirs à l’Elysée.
Depuis, heureusement, tout le monde y va de son coup de bâton à Torreton. Une mention pour Luchini, qui nous rappelle Corneille : « Jamais un envieux ne pardonnera au mérite » en soulignant, plein de bon sens que « quand on s’attaque à Depardieu, il faut une filmographie solide. » Fermez le ban. En tout cas, on a droit aux vieux mythes révolutionnaires des « bons » et des « mauvais » citoyens. A l’époque, on les guillotinait. Aujourd’hui, on les lynche dans les médias. On est civilisé ou on ne l’est pas.
En tout cas on voit bien apparaître l’intolérance génétique du camp du bien, qui a le droit et qui surtout qui se donne le devoir de juger les comportements, alors même que ceux-ci n’enfreignent aucune règle ni aucune loi. L’étape d’après, c’est la guillotine. Ou le goulag. Chassez le naturel dictatorial de la gauche, il revient peut être pas au galop mais sur un char soviétique !
Hollande se révèle enfin : incroyable scène du président en Algérie. Alors qu’il est allé plus loin que tous les autres présidents français dans la repentance, notre petit corrézien s’est fendu d’un savoureux « j’ai l’impression de faire l’histoire avec Bouteflika ». Rien que ça ! Mais mon garçon, faire allégeance n’est pas faire l’histoire ! S’aplatir n’a jamais permis de rentrer dans les livres. A moins, il est vrai, de considérer le socialiste Pierre Laval comme un exemple à suivre.



La 1° belle-mère de France replonge dans l’actualité en fanfare, enfin un ministre compétent (puisqu’il planque son pognon en Suisse) et Normalito 1er à son niveau, c’est à dire nullissime… Une semaine riche en Hollandie, dont voici le worst of…
Le retour de Valou : Des lettres de soutien signées de Manuel Valls et de François Hollande, accessoirement ministre de l’intérieur et président de la République française ont été versées au dossier de Valérie Trierwieller dans son procès contre des journalistes, auteurs d’une biographie qui n’a pas plus à l’intéressée « La frondeuse ». Qu’est-ce sinon un énorme moyen de pression sur le tribunal de grande instance de paris ? On se rappelle l’engagement N°53 du candidat Hollande : « interdiction des interventions du gouvernement dans les dossiers individuels ». En guise de réponseaux interrogations, l’Elysée répond que la lettre en question n’est pas sur en-tête de l’Elysée ! La belle affaire ! Le parquet fera, c’est évident, abstraction du fait que le signataire est le président de la république en exercice. Facile pour rendre sa décision, non ? Un peu plus tôt, lundi, on a appris que la 1° concubine avait reçu à Angers, 3 représentants de collectifs citoyens engagés dans la « résistance » au projet d’Ayraultport de Notre Dame des Landes. Elle a reçu une lettre de doléances des activistes avec la demande de la faire passer au président. Une chose est certaine, c’est un affaiblissement de plus du Prof d’allemand qui fait office de premier ministre de la France. Journaliste culturelle, militante politique, engagée associative, messager des anarchistes du bocage… On a du mal à placer la 1° belle doche de France. Mais ça ne gêne absolument personne dans l’entre-soi bien-pensant germanopratin.
Cahuzac, la main dans la sac…: le ministre du budget est dans une tourmente pour le moins gênante pour un socialiste : accusé par d’avoir détenu un compte dans une banque Suisse, compte non déclaré. Pour celui qui se veut le chantre de la lutte contre l’évasion fiscale, ça fait tâche. Propriétaire d’une lucrative clinique privée de chirurgie esthétique, notre ami Cahuzac avait un moyen de défense extrêmement simple : demander un démenti à la banque Suisse en question, UBS. Comme son président des bisous, Normalito 1er discute en ce moment même avec son homologue suisse de la convention sur le secret bancaire, il pourrait appuyer cette demande pour contourner un pseudo secret bancaire : une banque peut tout à fait bien rendre publique une information telle que « Monsieur XX n’a jamais eu de compte dans un de nos établissements ». Curieusement, Cahuzac n’a pas demandé un tel démenti. 1ère info. Par contre, il a engagé la procédure judiciaire la plus longue qu’il avait à sa disposition. 2ème info. La gauche moralisatrice n’avait pas besoin de ça. Remarquons que le PS, qui s’était empressé de soutenir Mediapart au moment de la sortie de la pseudo affaire Woerth, se fait discret… En tout cas, si cette histoire de compte suisse non déclaré était vraie, on se dirait, comme Gaspard Proust : « Le ministre du budget qui fout son oseille en Suisse ? Enfin un signe de compétence ! »…
C’est dans les vieux pots…: on le sait, le président et son gouvernement ont été obligés, sous les pressions conjuguées de l’Europe, des marchés financiers, des institutions internationales, de tous les visiteurs du soir du Palais… de changer radicalement l’orientation de leur action et de se convertir à la politique de l’offre via le « pacte de compétitivité ». Virage bien timide, on le sait, mais tout de même. Alors pour donner le change à une gauche sonnée, on est vite revenu aux fondamentaux de la doxa socialo-généreuse française : la redistribution non financée ! Mardi, via le plan contre la pauvreté, c’est plus de 2 milliards de dépenses nouvelles qui ont été annoncées. Mais ce n’est pas ici que le bât blesse : après tout, que l’Etat vienne en aide aux plus démunis est la moindre des choses. Par contre, les moyens de financer ces nouvelles dépenses reposent sur une nouvelle augmentation des impôts pour les plus aisés d’une part et des économies réalisées sur les dépenses de l’état d’autre part : or on ne sait rien sur le type d’économies à venir ! Depuis 7 mois, nous en sommes désormais à plus de 70 milliards d’économies annoncées… mais personne, absolument personne, ne peut nous dire ou, quand, combien précisément, comment. Normalito 1er finance à crédit des cadeaux à son électorat, traumatisé par son virage social démocrate. Parce que n’en doutons pas : le cas Florange finit de couper le président d’une grande partie de son électorat. D’autant plus qu’on a appris cette semaine qu’il dinera, mardi prochain, au banquet annuel de l’AFEP, le lobby des entreprises privées qui regroupe Total, BNP ou encore… Arcellor-Mittal ! « Au mieux une maladresse », soupir un cadre du PS, anonyme. Ou bien une trahison de plus.
La déchéance intellectuelle : un député PS a annoncé cette semaine le dépôt d’une loi visant à frapper les «évadés fiscaux » d’une déchéance de nationalité. Une bien belle idée qui a par le passé, été mise en place 2 fois en France. Sous la Terreur, d’abord, Robespierre a déchu de la nationalité française les émigrés qui avaient fui la Révolution, mauvais citoyens qu’ils étaient, avant d’être un brin plus expéditif et de les condamner à mort. Plus proche de nous, Vichy, qui s’est calqué sur une loi du III° Reich visant à traquer les « ennemis de l’intérieur ». Quelle belle hérédité pour cette idée socialiste, pour laquelle, rappelons-le, il faudrait d’abord créer un délit « d’exil fiscal », donc prouver que tel contribuable a bien quitté la France pour ne pas payer d’impôt… Juridiquement ridicule, politiquement démagogique, médiatiquement populiste. Notons que ce député inventif (à défaut d’être historien ou juriste), nommé Yann Galut, a été reçu très convenablement sur France Inter par Pascale Clark mardi matin pour nous détailler cette vision « citoyenne » de l’impôt. Notons également que le patron des députés PS, Bruno Le Roux, s’est déclaré prêt à discuter d’une telle proposition. Ils avaient touché le fond ? Ils creusent encore…
Ayrault, combien de divisions ? L’Express, chez qui FOG n’est pas à un revirement près, s’interroge aujourd’hui sur Ayrault en posant cette question : « De qui est-il le chef ? ». Poser cette question, c’est déjà y répondre. Et de nous conter par le menu les dissensions à l’intérieur du gouvernement, son avis pas écouté, ses méthodes contestées… A meilleure preuve, la saillie de Montebourg : « Florange ? Qu’Ayrault s’en débrouille ». Réponse de l’intéressé : « Montebourg ? Il fait ce qu’il peut ». Ambiance… D’ailleurs, au lendemain de la signature de l’accord Ayrault-Mittal, 2 ministres qui ne sont concernés ni de près ni de loin par le dossier (Filippetti et Batho), crient à tous les micros qui se tendent que la « parole de Mr Mittal ne vaut rien ». Ou comment discréditer complètement son patron. Et de conclure, goguenard : « Ayrault ? Ce sont ces ministres qui en parlent le plus sévèrement ». La seule vraie question, que tout le monde se pose désormais: combien de temps durera son calvaire. C’est son patron, le grand méchant mou qui a la réponse. Le problème, c’est qu’à ce jeu-là, il perd à tous les coups : le garder, c’est s’affaiblir (un peu plus). Le virer, c’est se déjuger (encore une fois). On a connu alternative plus réjouissante pour un président en exercice.
Mais le président s’en contrefout : il bat tous les records d’impopularité, il vient de prendre un désaveu cinglant aux législatives partielles, sa majorité n’en n’est vraisemblablement plus une, sa parole, saccagée dans le psychodrame Mittal a fini de le décrédibiliser… mais il est content d’être là ! On l’a vu cette semaine où il a enchainé 2 rendez-vous à l’Elysée, Mélenchon d’abord puis Draghi juste après. Il a ri de bon cœur avec les journalistes présents en imaginant la scène si ces deux-là s’étaient croisés… Le vaudeville post-moderne continue au Palais : notre héros, François, tout à sa bonhommie provinciale, fait sortir son amant, le révolutionnaire Jean-Luc par une porte dérobée alors que son régulier, le banquier d’affaires Mario, est en train de rentrer de son harassante journée… François intime alors aux témoins médusés, les journalistes-valais, de se taire sur la nature du rendez-vous précédent… Du Feydeau revisité par le collectif LGBT en quelque sorte…
Y a quelqu’un ? : Le PS n’a pas encore réalisé : il pétitionne (pour le droit de vote des étrangers non communautaires), il manifeste (pour le mariage homo) comme s’il était encore dans l’opposition. Mais à quoi cela sert-il quand on a : l’Elysée, l’Assemblée, le Sénat, la quasi totalité des régions et les principales villes de France ? A mettre la pression sur des enjeux sociétaux pour faire oublier toutes les postures confortables de campagne… et les dures réalités de l’exercice du pouvoir. En fait, sournoisement, ces gesticulations illustrent le peu de confiance que l’appareil a dans celui qu’il a fait élire et il veut rappeler au président qu’il faut agir, une pression « amicale… ». Ubuesque.

Allez bon weekend et bon courage.


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