TOUT EST DIT

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lundi 17 décembre 2012

Et ainsi de fuites

Et ainsi de fuites 


Les lynchages publics ont toujours quelque chose d’extrêmement dérangeant. Surtout dans une société qui a fait graver il y a quelques siècles de cela le mot liberté au fronton de ses bâtiments. Liberté d’entreprendre, de penser, d’aller et de venir, de s’installer en Belgique même pourquoi pas si l’envie vous en prend.
Que Gérard Depardieu ait fait le choix de s’exonérer de son devoir citoyen pour ajouter encore quelques sous à sa fortune est évidemment moralement choquant et indécent. Si toutefois bien sûr on attend des saltimbanques, des sportifs en survêtements multisponsorisés et des tycoons vouant leur existence à l’accroissement de leurs gains qu’ils soient des autorités morales.
Choquant donc, indubitablement. Reste qu’observer et entendre une partie de la classe politique, dans un bel et hypocrite élan, vociférer comme une foule ivre et l’agonir d’insultes l’est presque tout autant.
Jusqu’à preuve du contraire, c’est en effet en toute légalité et même avec une certaine franchise, contrairement à Bernard Arnault avant lui pour ne prendre qu’un cas récent, que l’acteur s’en est allé planquer sa fortune.
Il n’a ni fraudé ni triché. Il profite simplement, cyniquement des failles du système européen. Comme des milliers d’autres particuliers et surtout comme d’énormes multinationales faisant profits sur notre territoire et échappant à l’impôt. Sa conscience, elle, lui appartient, il se débrouillera avec.
Si le cas Depardieu est intéressant, et il l’est, c’est parce qu’il illustre parfaitement les ratés d’une Europe fiscale à 27 vitesses. Il démontre la nécessité de mettre en place, au sein du même espace géographique et économique, une politique d’harmonisation de la pression fiscale qui ne pourra d’ailleurs se faire que par le bas.
C’est peut-être pour cette raison que la France n’est pas pressée de lancer le mouvement. Il est toujours plus simple de brûler des symboles et de se réfugier derrière les écrans de fumée.

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