TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 21 novembre 2012

Pas de Moody blues

Pas de Moody blues 


François Fillon, du temps où il était un crédible Premier ministre et pas encore un impétrant empêtré dans un psychodrame familial, avait recommandé à François Hollande d’envoyer son programme électoral aux agences de notation internationales. Histoire de se faire lui aussi taper sur les doigts et d’arrêter de donner des leçons en matière économique.
C’était mi-janvier. Nicolas Sarkozy était président pour cent derniers jours, l’agence Standard and Poor’s venait de retirer son triple A à la France, et tout le pays se griffait le visage en se couvrant la tête de cendres. Les experts se succédaient pour annoncer un cataclysme, un remake de la crise de 1929 au bas mot. Quant aux socialistes, ils faisaient claquer leurs bretelles en affectant un air contrit tandis que la nation résignée attendait le châtiment quasi-divin du fameux marché nouvellement érigé en contempteur des États inconséquents car endettés.
Dix mois plus tard, la fin du monde n’a évidemment pas eu lieu, la France n’a même que rarement emprunté à des taux aussi bas. Du coup, alors qu’une deuxième agence (sur trois) vient d’annoncer qu’elle dégradait à son tour la note hexagonale, c’est à peine si on lève un sourcil. Le gouvernement feint d’oublier que c’est son plan de compétitivité qui a été évalué et a encore beau jeu de se réfugier derrière l’héritage sarkozyste, ce qui ne pourra pas durer éternellement, et la droite a autre chose en tête. Même la Bourse, thermomètre virtuel, gazouillait en clôture.
C’est que cette apparente et relative mauvaise nouvelle ne fait qu’entériner ce qu’on sait depuis longtemps (l’économie tricolore est arthritique, et la France ne fait plus partie des bons élèves européens), et arrange plutôt pas mal le gouvernement qui trouve là une justification inespérée à sa politique d’austérité. Et quelques arguments pour l’amplifier encore un peu plus si besoin est, et besoin il y aura. Car à la fin, c’est toujours le marché qui gagne. Normal, c’est lui qui distribue les notes.

0 commentaires: