TOUT EST DIT

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lundi 29 octobre 2012

L’autre hiver

L’autre hiver 


Une droite décomplexée, une gauche à la « nuque raide » (formule de Martine Aubry empruntée à François Mitterrand), un grand patronat qui adopte des positions tellement abruptes que, bien sûr, le gouvernement ne pourra pas les suivre. Nul ne s’y prendrait autrement s’il voulait que rien ne bouge.
L’UMP est plus « décomplexée » que jamais, puisque la compétition interne pour la présidence du mouvement est arbitrée par les seuls militants. Pour obtenir leurs suffrages, rien de tel qu’un discours radical, option choisie par Jean-François Copé et que François Fillon n’a pas su, ou pas voulu, contrer l’autre soir, lors de leur joute télévisée. Le premier parti de la droite a des accents guerriers qui rappellent ceux de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, au printemps dernier.
Une aubaine pour Harlem Désir, intronisé hier, au congrès de Toulouse. Chez les socialistes, rien ne soude mieux que les caustiques attaques contre l’opposition, accusée de vouloir faire alliance avec l’extrême-droite. Doublés d’un appel à serrer les rangs derrière Jean-Marc Ayrault, ces assauts ont permis au nouveau premier secrétaire de faire coup double. Lui, dont le punch n’est pourtant pas la première qualité, a trouvé là matière à montrer ses capacités offensives.
Mais dans ces attitudes totalement convenues, certains PDG ne sont pas en reste. Les patrons des plus grandes firmes françaises somment François Hollande de faire baisser les charges des entreprises de 30 milliards d’euros, au moins, sur deux ans.
Les chiffres avancés par le Medef sont du même ordre et ils sont en débat, à la veille de la publication du rapport Gallois sur la « compétitivité ». Mais comment effectuer un tel transfert sans peser encore plus sur le pouvoir d’achat des Français et entraver la croissance ?
À cette question, pas de réponse concrète, dans cet appel lancé de manière très et trop spectaculaire, façon ultimatum. Une méthode sans doute contre-productive pour l’image, peu flatteuse, d’une partie du monde patronal, précisément celui des très grands groupes. Sur la scène politico-médiatique, c’est aussi le retour de l’hiver. Et même de la grande glaciation. Celle des postures caricaturales.

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