TOUT EST DIT

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lundi 29 octobre 2012

le congrès du PS, "politiquement, ce fut nul" 


 
On n'attendait pas du congrès du PS, à Toulouse, qu'il apportât grand-chose sur le plan politique. Mais à ce point ! On n'attendait pas davantage, et pour cause, qu'il célébrât dans la liesse les mérites et les résultats du gouvernement et du président de la République, six mois bientôt après l'avènement au pouvoir des socialistes. Mais à ce point ! Les fidèles de cette grand-messe ont fait penser durant ces trois jours au choeur d'Aïda qui chantait : "Marchons ! Marchons !" sans avancer d'un pas.

Où sont passés les enthousiasmes d'antan, les féroces pugilats internes qui faisaient le sel de ces démonstrations laïques et républicaines qui ont marqué durant près d'un siècle l'histoire du parti ? Quoi, ils n'ont jamais connu pareille puissance, jamais gagné autant de batailles, ils sont partout, et les voici déjà repliés sur la défensive comme une armée incertaine d'elle-même et qui n'obéit plus qu'à un seul mot d'ordre : "Il faut sauver le soldat Ayrault !" C'était triste à entendre. Ils allaient réenchanter le rêve, et les voilà déjà désenchantés. Il est vrai qu'il y a de quoi.

Sarkozy, la tête de Turc


Alors, ils ont trouvé un truc. Puisque l'avenir se dérobe sous leurs pas, ils ont convoqué le passé, c'est-à-dire Sarkozy. L'aubaine, la tête du Turc sans laquelle ils n'existeraient pas. Ce fut sa fête. Faute de pouvoir se glorifier de la moindre avancée - écoutons le Premier ministre qui pour tout bilan cite l'ISF, l'allocation de rentrée scolaire et le rétablissement partiel de la retraite à soixante ans -, ils ont repris leur méchante rengaine contre celui que naguère Hollande appelait le "sale mec". On se serait cru au temps de la campagne électorale, lorsqu'il s'agissait de conquérir le pouvoir. Ils l'ont pourtant, le pouvoir. Croient-ils que cette médiocre défausse prend encore dans l'opinion ? C'est plutôt contre-productif, non ?
Politiquement, ce fut nul. Pas la moindre analyse. Pas le moindre souci pédagogique. Pas le moindre effort critique. Pas l'ombre d'une vision. Pas un discours sur le fond. Pas un mot solide sur la crise. Dans la bouche du nouveau patron, Harlem Désir, désigné avant d'être élu et mal élu, un lyrisme et une fermeté de circonstance : nous ferons voter le mariage et l'adoption pour tous les couples, le droit de vote des étrangers aux élections locales, la loi sur le non-cumul des mandats. Chiche ! Et cette péroraison virile : "Restons pionniers !" Bigre ! Pour toute pitance idéologique, la réaffirmation de trois principes directeurs : le retour de l'État (Montebourg), la défense de l'ordre républicain (Valls) et les riches paieront (Hamon). Le gage rituel donné aux diverses composantes de la famille.

Le racisme de Martine Aubry


On allait oublier les sarcasmes habituels contre la presse, cette presse qui leur a pourtant naguère rendu de fiers services, cette presse qu'ils ne supportent que lorsqu'elle leur est acquise : "Arrêtons de parler dans la presse !" Singulière conception de la démocratie ! On allait également oublier l'intermède habituel et enchanteur de Ségolène Royal sur "l'objectif de civilisation". Bref, les chômeurs peuvent chômer tranquilles, les fonctionnaires fonctionner paisiblement, les contribuables contribuer généreusement.
Il y eut toutefois un vrai discours, assez inspiré, d'une bonne qualité formelle, plutôt efficace. Le seul. Celui de Martine Aubry. Malheureusement, elle eut une formule qui le discrédite. Elle dit ceci : "Un honnête homme, c'est un homme de gauche et qui est droit." C'est restrictif et inadmissible. Un honnête homme, c'est un homme droit, un point c'est tout. L'appartenance à la gauche ne définit pas un honnête homme à l'exclusion de toute autre affiliation idéologique. Nous, nous connaissons d'honnêtes hommes de droite. Nous en connaissons également de gauche. Le sectarisme, nous allions dire le racisme, de Martine Aubry n'est pas à son niveau. Il fait penser à ce cri lancé un jour par François Hollande, enfant gâté de la République : "Je n'aime pas les riches", ce François Hollande qui, non content de ne pas les aimer, leur prend sans vergogne leur fric. Double faute. Cet homme-là est-il droit ?

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