TOUT EST DIT

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dimanche 14 octobre 2012

Hip, hip, hip, Europe !

Hip, hip, hip, Europe !


Vous auriez parié un centime d'euro, vous, sur l'attribution du prix Nobel de la paix à l'Union européenne ? Avouez que non. Comment imaginer que, parmi les 188 individus et 43 organisations à concourir, l'Union européenne, plombée par la crise et minée par ses chicaneries, coifferait tout le monde sur le poteau ? Reconnaissons au jury norvégien une réelle aptitude à manier le paradoxe, voire une audace subversive. Ce moment n'était pas le mieux choisi pour célébrer l'UE. À moins, tout compte fait, que ce ne soit l'inverse. Il suffit simplement de ne pas se méprendre sur le sens du message.
Le choix de l'académie norvégienne invite à double lecture. Il constitue à la fois un hommage aux visionnaires du passé et un encouragement aux artisans du futur. Voilà pourquoi il doit conduire nos actuels dirigeants à ne surtout pas sombrer dans une bruyante autocélébration. Pas plus qu'à une autosatisfaction qui confinerait à l'indécence dans l'actuelle situation de souffrance sociale de nombreuses populations européennes.
Il faut donc prendre ce prix attribué à l'UE comme un vigoureux encouragement à aller plus loin, sans se complaire dans le simple recensement mémoriel des valeurs fondatrices. Ce sera aussi le meilleur moyen de couper court aux sarcasmes, pas tous injustifiés, des europhobes dénonçant un geste supplémentaire d'allégeance aux puissances d'argent. Il y avait grand besoin, comme l'a souligné Jacques Delors, de donner du courage aux gouvernements actuels.
L'évolution vers plus de fédéralisme, plus de démocratie et plus de souveraineté partagée, en demande. Peut-être parlera-t-on plus d'Europe grâce aux Nobel, en soulignant nos capacités d'innovation et notre potentiel scientifique. Peut-être la France et l'Allemagne retrouveront-elles le goût de s'entendre. 
Alors oui, l'Union européenne méritait ce prix. 
Mais c'est aux hommes qui la font aujourd'hui de s'en montrer dignes.

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