TOUT EST DIT

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mardi 30 octobre 2012

Cacophonie gouvernementale sur les 35 heures

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a recadré Jean-Marc Ayrault sur les 35 heures, avant que le premier ministre ne revienne sur ses déclarations. 

Du jamais vu! Le ministre du Travail recadre... le premier ministre. Cette fois c'est sûr, il y a un gros problème de hiérarchie gouvernementale au sein de l'équipe de Jean-Marc Ayrault. À peine le premier ministre avait-il évoqué l'idée, dans Le Parisien , que le retour aux 39 heures n'étaient pas un «sujet tabou» que Michel Sapin le contredisait. «Il ne faut pas supprimer les 35 heures», a assuré le ministre du Travail en direct sur RTL.
Le premier ministre a très vite compris l'ampleur de ce nouveau couac. Il est revenu sur ses déclarations sur France Info. «Il n'est pas question de revenir sur les 35 heures parce que ce n'est pas la cause de nos difficultés économiques, il y en a beaucoup d'autres», a corrigé le premier ministre.
En relançant d'une petite phrase le débat sur les 35 heures, Jean-Marc Ayrault s'est lancé dans une entreprise où il a, une nouvelle fois, beaucoup à perdre. La réduction du temps de travail est la dernière réforme d'envergure de la gauche, qui plus est mise en place par Martine Aubry en 1997. Et même à droite, Jacques Chirac, qui au début avait condamné ces «expérimentations hasardeuses», avait reconnu plus tard qu'elles étaient devenues un «acquis social».
Déjà, les réactions syndicales hostiles se multiplient, notamment de la CGT et de la CFDT. «Pas question de remettre en cause la durée du travail», a tranché François Chérèque. Laurence Parisot disait, elle, son espoir de voir réouvert le débat sur le temps de travail. «Si le premier ministre l'a évoqué c'est bien que, confusément, il sent bien qu'il y a un problème», relevait-elle sur Europe 1.
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé s'est engouffré dans la brèche. Il a «applaudi» mardi la déclaration du premier ministre. «Je découvre aujourd'hui que Jean-Marc Ayrault reprend le programme que nous avons mis en avant à l'UMP sur les 35 heures», a réagi Jean-François Copé sur Canal+. «Non seulement j'applaudis», a-t-il dit, mais «si le gouvernement propose d'assouplir largement les 35 heures comme nous le proposons (...), il doit savoir qu'il me trouvera à ses cotés au nom de l'intérêt du pays», a-t-il assuré.
À l'Élysée, on rêverait de couper court rapidement à la polémique provoquée par les propos non maîtrisés de Jean-Marc Ayrault.«Ce n'est pas une déclaration», assure-t-on, contre toute évidence, dans l'entourage de François Hollande avant d'ajouter: «Le premier ministre a été très clair ce matin. (...) Il a souhaité préciser sa position», se réjouit-on à l'Elysée avant de reprendre un déminage complexe: «Il a dit que tous les débats étaient possibles par principes mais que ce débat n'est pas ouvert». Bref, à l'Elysée aussi on s'emmêle aussi dans les explications. À 13 heures, le chef de l'Etat et son premier ministre doivent déjeuner ensemble. François Hollande aura la possibilité de lui donner quelques conseils de communication, au minimum. Pour le chef de l'Etat, l'affaiblissement de l'autorité du premier ministre pourrait très vite devenir un sujet.

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