TOUT EST DIT

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jeudi 16 août 2012

Sarkozy reste un repère à l'UMP et au PS

À droite, on se réclame de lui, à gauche, on le combat: cent jours après sa défaite, l'ancien président demeure une référence dans la vie politique.
Cinq ans durant, Nicolas Sarkozy s'est évertué à imprimer son propre tempo à la politique française. Malgré sa défaite et sa retraite politique, l'ancien président n'a pas quitté les esprits pour autant. Bien au contraire. L'hyperprésident est devenu omniprésent. À gauche, d'abord. Face aux difficultés et à la crise, ni le gouvernement ni François Hollande ne semblent prêts à renoncer trop vite à l'antisarkozysme tous azimuts. Responsable de tous les maux, selon la gauche, l'ex-président n'est jamais bien loin dans les discours.
À Pierrefeu-du-Var, où il s'est rendu mardi matin pour un hommage aux deux gendarmes tuées en juin, Hollande n'a pu s'empêcher de tacler son prédécesseur, sans le citer. «Depuis trop d'années, il y a eu des baisses d'effectifs qui ont hélas été constatées», a-t-il déclaré, en annonçant que la police et la gendarmerie allaient bénéficier d'effectifs supplémentaires en 2013. Et, dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls remettait cela à Amiens où 16 policiers avaient été blessés dans la nuit. «Je ne suis pas venu pour que l'on passe au Kärcher ce quartier», lançait Valls, en référence aux propos tenus par Sarkozy, en 2005, alors ministre de l'Intérieur.
Que le chef de l'État et les ministres ­attaquent l'ex-président sur la sécurité, domaine dont il fit sa marque de fabrique, ne surprend pas. Mais l'antisarkozysme va bien au-delà. Il irrigue toute la politique menée depuis trois mois. Lors de la session parlementaire extraordinaire, la gauche a consciencieusement détricoté la loi travail, emploi et pouvoir d'achat, votée en 2007 après l'élection de Sarkozy, symbole de «cadeaux aux riches». Mais l'exécutif a toutefois rencontré une limite dans l'exercice: le traité budgétaire européen. François Hollande, qui n'a pas pu le renégocier, est parvenu à le compléter d'un volet croissance. Un exercice redoutable attend donc le premier ministre: Jean-Marc Ayrault a l'obligation de défendre un texte sur lequel Nicolas Sarkozy avait imprimé sa marque.

«Comportement irresponsable»

Nicolas Sarkozy est omniprésent dans les esprits à gauche. Et son ombre plane toujours sur l'UMP. D'abord chez ceux qui revendiquent ouvertement son héritage et qui se comptent dans les rangs de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy. La structure, créée en mai et pilotée par Brice Hortefeux, compte tous les ténors de l'UMP. L'association, qui se double d'une Association de financement des amis de Nicolas Sarkozy, pourrait très vite voir son influence croître. Chez les militants de l'UMP, d'abord, qui pour beaucoup «sont dans le déni de la défaite», selon un cadre de l'UMP. «Il suffit de voir comment ils ont réagi à l'attitude proprement scandaleuse de certains après l'élection», constate Jean-François Copé. De fait, les militants UMP ne manquent pas une occasion de fustiger «le comportement irresponsable de ces anciens ministres qui crachent dans la soupe» ou de déplorer que «l'on n'ose pas parler de Nicolas Sarkozy à l'UMP».
Le prochain président de l'UMP sera-t-il le plus sarkozyste de tous? Christian Estrosi est tenté de le croire, lui qui caresse l'idée d'une candidature. Le député maire de Nice est ainsi l'hôte, dans dix jours, du premier grand rassemblement de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy dont il est le secrétaire général. Selon Le Canard enchaîné, les invitations lancées aux militants s'accompagnaient ainsi d'une proposition de parrainage de sa propre candidature: les prétendants doivent en recueillir près de 8 000.

Brevet de sarkozysme

L'association n'est cependant pas une écurie pour la tête de l'UMP, selon Brice Hortefeux, pas plus qu'une structure devant préparer le retour de l'ancien président sur la scène nationale. «C'est même une condition sine qua non à l'existence de l'association, explique-t-il à Nice Matin. Nicolas se tient aujourd'hui éloigné de la vie politique intérieure, même de sa propre famille politique.»
Jean-François Copé, qui participera samedi 25 août à la manifestation, estime que «les militants sauront bien sûr distinguer ceux qui se sont engagés à fond au côté de Nicolas Sarkozy dans la campagne». Mais il ne pense pas que le brevet de sarkozysme soit décisif dans la course à la présidence de l'UMP: «Pour les militants, c'est un élément du fondement du jugement mais ce n'est pas le seul», juge le secrétaire général de l'UMP.
Il n'en reste pas moins que ce sont les propos de Nicolas Sarkozy rapportés par ses proches sur la crise syrienne qui ont donné à l'opposition le signal de la charge contre la majorité alors que tout le monde se préparait à prendre ses congés. Preuve, s'il en fallait, que sa voix porte toujours autant à droite.

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