TOUT EST DIT

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samedi 18 août 2012

Poutine, l’antipunk 


D’une provocation un peu sotte, le Kremlin réussit à faire un scandale international. Le monde entier connaît désormais les Pussy Riot, trois filles à la une. Hier, de New York à Varsovie, des manifestants réclamaient leur libération. Avec le soutien de Paul McCartney, Sting ou Madonna, icône dépassée par la génération montante.
L’objet du délit ? Une “prière punk” dans la plus grande cathédrale de Moscou, guitare électrique à l’appui. La musique, passe encore, mais les paroles demandent à la Sainte Vierge de “chasser Poutine”. Au bon vieux temps des Chœurs de l’Armée Rouge, on n’entendait pas des choses pareilles.
L’Église orthodoxe hurle au sacrilège, le tsar Vladimir fait mine de plaider l’indulgence. Il s’en remet à la justice indépendante… qui lui obéit au doigt et à l’œil.
Finalement, le trio féminin tombe pour “hooliganisme”. Vaste programme. La présidente du tribunal pointe “un vandalisme poussé par la haine religieuse.” Les accusées, pourtant, revendiquent une motivation politique. On leur reproche “des propos incorrects envers Dieu”, mais c’est bien le chef de l’État qu’elles vilipendaient. À moins que l’un et l’autre ne se confondent, au pays rénové des soviets.
Condamnées à deux ans de camp, les punkettes agitées rentrent dans l’Histoire. 
Ce procès les érige en symbole de l’arbitraire du régime. 
Brejnev persécutait Sakharov et Soljenitsyne, Poutine cible les Pussy Riot. 
Chacun a les dissidents qu’il mérite.

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