TOUT EST DIT

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lundi 27 août 2012

Trop petits pas 


« Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’Humanité » : l’astronaute américain Neil Armstrong vient de mourir, à 82 ans, discret artisan d’une formidable aventure humaine et technologique. Mais sa phrase, prononcée il y a quarante ans lorsqu’il a posé le pied sur le sol lunaire, marquera à jamais l’histoire de la Terre. Une planète qui manque aujourd’hui de projets capables de faire rêver sur tous les continents.
Le 20 juillet 1969, étape décisive de la conquête spatiale, semble bien loin, et notre globe a rétréci son horizon. L’Europe surtout, et singulièrement la France, qui ne croit plus ni à la Lune, ni à grand-chose d’autre, et qui a tendance à regarder son nombril plutôt que l’ensemble de l’univers et ses évolutions.
Le monde politique, notamment, ne tourne que sur lui-même. L’UMP, orpheline de Nicolas Sarkozy, se cherche un chef, et le secrétaire général, Jean-François Copé, a officialisé hier sa candidature à la présidence du parti, décision dont personne ne doutait. À ce stade s’annonce une lutte à couteaux tirés avec François Fillon, et elle durera jusqu’en novembre, date prévue d’une élection interne à deux tours.
D’ici là, les rebondissements peuvent être nombreux dans un combat interne sur lequel plane plus que jamais l’ombre de l’ancien président de la République, dont les amis viennent de se réunir sans sa présence, mais afin d’entretenir la lueur de leur étoile dont ils espèrent un retour proche et lumineux, force ambiguë de l’absence.
Même paradoxe au PS, où François Hollande avait également pris soin de ne pas participer à l’université d’été du PS à La Rochelle, afin d’entretenir la fiction de son non-interventionnisme dans les affaires de son ancienne formation.
Pour les socialistes, ce rendez-vous aurait pu, aurait dû être un moment festif, afin de marquer une étape historique, celle d’une domination inédite, parachevée par la victoire présidentielle de mai 2012. Mais le cœur n’y était pas, puisque le ciel de la rentrée est couvert de lourds nuages. Comme si le PS avait fait un bond de géant dans sa conquête électorale, mais que les Français, dans leur vie quotidienne, n’en attendaient plus, au mieux, qu’un petit pas. Désenchantement d’un pays sans rêve.

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