TOUT EST DIT

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dimanche 27 mai 2012

Un lendemain qui déchante 


Il n’existe pas de dictature molle. Il en est de plus souriantes que d’autres, de mieux ripolinées, mais ça ne les rend pas davantage aimables. Une dictature reste une dictature.
Celle qui sévit depuis bientôt 20 ans en Azerbaïdjan n’est donc pas plus tolérable qu’une autre. Ici, on menace, on emprisonne et on bastonne, dans l’indifférence la plus totale, ceux qui osent critiquer le régime autocratique d’Ilham Aliev. Et les grandes familles liées au pouvoir, à commencer par celles du président et de son épouse, ont la mainmise sur les formidables ressources du pays.
La tenue du concours de l’Eurovision à Bakou aura au moins eu l’immense mérite de mettre en lumière le combat des opposants au clan en place et le désespoir d’une partie de la population. Pas sûr toutefois que cela change quelque chose à leur quotidien.
Les grands pays occidentaux, que l’on a connus plus soucieux de la liberté des peuples en d’autres contrées et en des temps pas si lointains, ne risquent pas en effet de mettre la pression sur le pouvoir. C’est qu’Ilham Aliev sait se montrer extrêmement généreux avec ses hôtes étrangers.
Avec des réserves en devises huit fois supérieures à la dette nationale, une croissance qui flirte avec les 10 % et une production pétrolière quotidienne d’environ 1 million de barils, l’Azerbaïdjan a un énorme pouvoir de séduction. Et représente un marché qui fait saliver à peu près tous les dirigeants occidentaux, heureux de récupérer quelques miettes. En cette période de crise mondiale, il est inconvenant de faire la fine bouche, semble-t-il.
Et puis Aliev a su optimiser la situation géographique de son pays, coincé entre l’Iran et la Russie. État laïc au cœur d’un ensemble islamisé, il est aujourd’hui un pion essentiel de la lutte américaine contre le terrorisme et une tête de pont stratégique US dans cette région.
De bien trop gros enjeux pour que la question des droits de l’homme soit sérieusement évoquée. Et ce ne sont pas quelques désuètes vocalises européennes vite évanouies qui vont changer la donne.

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