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dimanche 27 mai 2012

Les conservateurs grecs remontent la pente

Quatre instituts de sondages donnent le parti de la Nouvelle Démocratie en tête des législatives du 17 juin.

Pour la première fois depuis les législatives du 6 mai dernier, quatre instituts de sondage donnent le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND) en tête pour le nouveau scrutin organisé le 17 juin. La droite recueillerait entre 23,3 % et 25,8 % des voix, devançant le Syriza, la gauche radicale opposée au programme d'austérité et qui tenait la corde il y a trois jours encore.
Les menaces d'une sortie imminente de la Grèce de la zone euro, exprimées par les dirigeants internationaux et relayées au quotidien par la presse, ont sans doute joué un rôle dans cette évolution, mais pas uniquement. Gerasimos Vokos, professeur de philosophie à l'Université de Thessalonique, évoque une mutation politique liée à la montée de l'extrême gauche. «Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, est considéré comme la bête de l'Apocalypse même s'il a réussi à recueillir 17 % des voix aux dernières élections! Mais face à cette menace réelle, au moins les créanciers du pays ont-ils réalisé que quelque chose n'allait pas dans la recette appliquée pour sortir du gouffre. Surtout, les deux dirigeants des partis traditionnels grecs ont été secoués et ont donc dû prendre des mesures sérieuses», explique-t-il.

frivolité de l'électorat grec

Ainsi, à droite, Antonis Samaras a mené les tractations pour faire revenir dans le parti Dora Bakogiannis, ancienne ministre des Affaires étrangères du gouvernement conservateur qui avait quitté la ND pour fonder sa propre formation en 2010. À gauche, Evangelos Venizélos, le dirigeant du Pasok socialiste, monte subitement au créneau contre les déclarations acerbes sur la Grèce. C'est lui qui a demandé publiquement à Christine Lagarde, directeur général du FMI, de retirer ses «insultes, en affirmant qu'elle était plus touchée par les enfants du Niger qui voulaient suivre une scolarité que par les Grecs qui ne payaient pas d'impôts».
À la frivolité de l'électorat grec, il faut ajouter les menaces économiques comme celles de Lucas Papademos. L'ancien premier ministre a révélé que la Grèce risquait d'être à cours de liquidités d'ici à la fin juin. Les Grecs étant profondément attachés à l'euro, ces déclarations pèsent.

Dans un mouchoir de poche

Néanmoins, aucun parti ne rassure suffisamment pour espérer disposer d'une majorité absolue. Même s'ils arrivent en tête, les conservateurs devront s'unir avec d'autres pour diriger le pays. Une coalition avec les socialistes du Pasok, sur le modèle de ces trois derniers mois, pourrait être une option. Si le Syriza l'emporte, il devra aussi opter pour le partage, en privilégiant les alliances avec les partis réfutant les plans de rigueur.
Tout montre que les élections du 17 juin se joueront dans un mouchoir de poche et qu'au lendemain du scrutin, la marge de manœuvre du nouveau gouvernement sera sensiblement restreinte. «Si la droite gagne, dès l'annonce de nouvelles mesures d'austérité, comme celles qui sont demandées par les créanciers publics, il risque d'y avoir de nouveaux mouvements sociaux venant de la gauche de la gauche, car ce sont des milices. Si c'est Tsipras qui l'emporte, il aura à faire face aux réalités économiques. Le bras de fer commencera avec l'UE et la Grèce risque gros», estime Babis Papadimitriou, analyste politique. La phase cruciale de campagne électorale démarrera dès jeudi avec la présentation des programmes économiques des candidats.

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