TOUT EST DIT

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dimanche 27 mai 2012

Et il faudrait qu'on ait le moral !

La raison fait ce qu'elle peut, mais on sait bien que nous sommes gouvernés aussi par nos émotions. Les économistes n'échappent pas à la règle. Dans la conjoncture très particulière qui est la nôtre, on en trouve peu qui soient pleinement optimistes. On n'en trouve même pas du tout.


Mais on perçoit néanmoins des nuances.
Les déclinistes - plutôt des libéraux - décrivent un monde où le pire est toujours à venir. Nos sociétés iraient à leur perte, notamment parce qu'elles refuseraient les difficiles et cruelles mesures que les déclinistes se tuent à leur conseiller depuis que le déclinisme existe.
Les keynésiens - plutôt de gauche - décrivent un monde qui pourrait aller mieux si les décideurs ne s'évertuaient à prendre les décisions contraires à celles qu'il faudrait prendre. Comme engager un pays dans l'austérité pour diminuer la dette, alors que cette rigueur tuerait la croissance, rendant impossible le retour à un équilibre des comptes.
Leurs positions s'appuient sur des doctrines également savantes, des modèles également mathématiques, des recherches également complexes. On ne sait pas si leurs partisans les ont choisies pour des raisons purement rationnelles, ou poussés par leur tempérament plus ou moins optimistes.
Ils partagent en revanche une conviction, c'est que la confiance est un élément clef dans l'évolution d'une économie.
On mesure d'ailleurs le moral des ménages et des patrons. On veut savoir si les premiers consommeront ou épargneront et si les seconds investiront ou thésauriseront. Selon les cas et le contexte, l'économie repart ou faiblit.
Pour sortir du marasme et pour éviter la catastrophe, il faudrait donc avoir le moral.
Sauf que tout donne le bourdon. La Grèce en perdition, incapable de rembourser sa dette, sa société prête à exploser. La jeunesse espagnole, une moitié au chômage et l'autre mal payée, qui émigre vers le Brésil ! On se demande si l'euro et l'Europe politique survivront à l'effondrement de ces deux économies.
Sur la colonne voisine, la liste des raisons d'espérer est moins longue, mais ses arguments plus profonds.
L'Europe est toujours la première puissance mondiale. Elle bénéficie de régimes démocratiques, d'institutions stables, de populations éduquées, d'infrastructures développées. Ses États disposent d'industries de pointe et complémentaires. Et par-dessus tout ça, une culture qui lui a permis de résister à bien des cataclysmes.
Si l'on veut surmonter ce nouvel accident du destin européen, il faudra donc avoir le moral. Ce sera le premier des travaux d'Hercule du nouveau président que de nous aider un peu dans cette voie. Nous en aurons besoin.

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