TOUT EST DIT

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dimanche 6 mai 2012

Hollande, de l'inexpérience à la présidence

Il n'a ja­mais été mi­nistre, se pré­sente pour la pre­mière fois à la pré­si­den­tielle, est raillé de tous: trop rond, trop ap­pa­rat­chik, trop pro­vin­cial. Mais au terme d'une cam­pagne aux airs de grand che­lem, le so­cia­liste Fran­çois Hol­lande est le fa­vo­ri de la pré­si­den­tielle fran­çaise. Por­trait. "Je suis celui que vous voyez, je n'ai pas d'ar­ti­fice, je n'ai pas be­soin de me tra­ves­tir. Je suis ce que je suis, simple, di­rect, libre", ré­pé­tait Fran­çois Hol­lande pen­dant la cam­pagne. Il n'a ja­mais été mi­nistre, se pré­sente pour la pre­mière fois à la pré­si­den­tielle, est raillé de tous: trop rond, trop ap­pa­rat­chik, trop pro­vin­cial.

Au dé­part, per­sonne ne l'at­ten­dait donc. Il n'avait ni la flam­boyance de l'an­cien pa­tron du FMI, ni le lien char­nel aux Fran­çais de son ex-com­pagne, Sé­go­lène Royal.

Fran­çois Hol­lande a été le chef du Parti so­cia­liste pen­dant 11 ans, un homme d'ap­pa­reil. Dé­pu­té de Cor­rèze, dé­par­te­ment rural du centre de la France, ce natif de Nor­man­die semble très loin du cha­risme qu'exige en France l'élec­tion pré­si­den­tielle, cette onc­tion ré­pu­bli­caine.

Fils d'un mé­de­cin d'ex­trême droite et d'une as­sis­tante so­ciale de gauche, il a bâti sa cam­pagne sur une in­tui­tion: la France est fa­ti­guée de l'éner­gie dé­bor­dante de Ni­co­las Sar­ko­zy, l'hy­per-pré­sident, de son "ex­hi­bi­tion per­ma­nente", et rêve d'une pré­si­dence "nor­male".

Hol­lande a été avant tout l'"an­ti-Sar­ko­zy", la meilleure pro­messe de "dé­ga­ger" le pré­sident sor­tant selon ses op­po­sants qui re­prennent les slo­gans du Prin­temps arabe.

La gauche avait un can­di­dat cré­dible. Pas en­core un vain­queur pos­sible. Mais les mois de cam­pagne élec­to­rale ont trans­for­mé la per­cep­tion des Fran­çais de cet homme de 57 ans.

♦ Entré pro­gres­si­ve­ment dans le cos­tume de pré­sident

Sous le be­so­gneux ca­pable de par­ler fis­ca­li­té pen­dant des heures, ils ont dé­cou­vert un homme plein d'hu­mour, constant dans son pro­gramme, com­ba­tif en mee­ting et pug­nace en débat face à Ni­co­las Sar­ko­zy.

"Il a chan­gé. C'est comme s'il était ren­tré dans ce cos­tume au fil des jours", es­time sa com­pagne Va­lé­rie Trier­wei­ler. "Il est tout à fait prêt à exer­cer cette fonc­tion".

Jusqu'au 14 mai 2011, rien ne le pré­dis­pose à se trou­ver au 2e tour de la pré­si­den­tielle. Le pa­tron du FMI, Do­mi­nique Strauss-Kahn, est le fa­vo­ri des so­cia­listes, des son­deurs et de la presse.

Les dé­boires ju­di­ciaires de DSK ouvrent la voie à Fran­çois Hol­lande. Les pre­miers son­dages le placent en tête des can­di­dats de gauche pré­fé­rés des Fran­çais. Mieux, il est en po­si­tion de battre Ni­co­las Sar­ko­zy. Un rap­port de force ja­mais dé­men­ti de­puis.

"L'homme n'est ni rusé ni cy­nique, il est sim­ple­ment dans une pos­ture d'évi­te­ment", dit son bio­graphe Serge Raffy. Evi­te­ment ? Le mot lui colle à la peau de­puis sa plus tendre en­fance quand, élève dans une école re­li­gieuse, il évite les pu­ni­tions de ses ri­go­ristes pro­fes­seurs à coups de sou­rires et de bonne notes.

♦ Du la­bra­dor de Mit­ter­rand au meilleur can­di­dat-pré­sident

Ni gau­chiste ni anar­chiste, il est fas­ci­né par Fran­çois Mit­ter­rand qui sera élu en 1981 à la pré­si­dence. Après l'Ecole na­tio­nale d'ad­mi­nis­tra­tion (ENA), creu­set des élites fran­çaises, il entre à la la Cour des comptes, puis com­mence à écrire des "notes" pour le pré­sident Mit­ter­rand.

A 26 ans, il tente le pari de se pré­sen­ter aux lé­gis­la­tives sur les terres du futur pré­sident Jacques Chi­rac, qu'il in­ter­pelle en réunion pu­blique. "Qui êtes vous, mon­sieur?", lui lance Jacques Chi­rac.

"Je suis celui que vous com­pa­rez au la­bra­dor de Mit­ter­rand", lui ré­pond le jeune so­cia­liste.

So­cial-dé­mo­crate as­su­mé, Eu­ro­péen convain­cu, Fran­çois Hol­lande s'in­té­resse sur­tout aux ques­tions fis­cales. Il gran­dit dans l'ap­pa­reil du PS, rêve d'un mi­nis­tère qu'il n'aura ja­mais. Les échecs de Lio­nel Jos­pin en 1995 et en 2002, celui de Sé­go­lène Royal en 2007, l'amènent à se dé­ci­der.

A la ren­trée 2009, Hol­lande dis­cute avec sa com­pagne Va­lé­rie Trier­wei­ler. "Je lui ai dit: +si tu penses que tu es le meilleur, tu y vas+", dit la jour­na­liste po­li­tique.
"Il m'a ré­pon­du: +Je suis le meilleur+", as­sure-t-elle. "C'est la pre­mière fois que je l'en­ten­dais dire cela".

Le can­di­dat perd plus de dix kilos, se fait tailler des cos­tumes sur me­sure, change de lu­nettes. L'homme af­fable, qui fuit le conflit, veut s'af­fi­cher so­lide, "te­nace", sa prin­ci­pale qua­li­té pour son ami, l'ex-mi­nistre Mi­chel Sapin. Il sur­pren­dra mer­cre­di, lors de son face à face té­lé­vi­sé avec Ni­co­las Sar­ko­zy, en se mon­trant plus of­fen­sif qu'at­ten­du.

Hol­lande est "in­sai­sis­sable", ré­sume son fils aîné Tho­mas, qui y voit la marque d'un "homme libre", un "stra­tège
???

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