«Traits de crédibilité»
Nicolas Sarkozy reprendra en partie l'esprit du discours devant les jeunes, samedi dernier, «qui n'a pas passé la rampe», reconnaît-on au QG de campagne. Il soulignera que son projet est aussi un appel à l'effort collectif, condition de «l'espoir» et du retour de la «confiance». Il insistera sur la nécessité de poursuivre cet effort, et non de l'interrompre, «comme veut le faire le candidat du Parti socialiste, qui propose plus de dépenses publiques et plus d'impôts, dès la première année», souligne son directeur de campagne, Guillaume Lambert.Certes, rien dans le projet de Nicolas Sarkozy ne va aussi loin que l'Agenda 2010 décidé par l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder en 2003. Ni «travailler plus en gagnant moins», qui fut la condition du retour de la compétitivité allemande, ni diminution drastique des indemnités chômage - même si la réforme de la formation professionnelle que Sarkozy veut soumettre au référendum y ressemble un peu. Mais le président estime qu'il va aussi loin que possible dans cette direction, dans un contexte économique beaucoup plus fragile.
Depuis le début de la campagne, c'est sur la crédibilité de son projet que Nicolas Sarkozy veut être jugé face au favori, François Hollande. Il sait que les «traits de crédibilité» jouent désormais en sa faveur dans les sondages qualitatifs. «Le mois de mars a été très bon pour Sarkozy de ce point de vue», estime son entourage. «C'est la première fois qu'il est jugé mieux placé qu'Hollande pour incarner l'unité nationale», note un sondeur proche du chef de l'État, qui y voit la marque de «l'effet Toulouse». Un «effet» qui «a contribué à démoder l'antisarkozysme ambiant», estime-t-il, notamment «chez les 15 % de gens qui refusent encore de se prononcer pour le second tour».
Le moment est donc venu d'accuser encore le contraste entre le projet Hollande et le projet Sarkozy. La publication longtemps attendue du document de campagne du président-candidat est censée y contribuer. Pas au point non plus de bouleverser la donne. «Ce sera peut-être un événement pour la presse, mais pas pour les Français. Désormais, pour eux, l'événement, ce sera le duel du deuxième tour», nuance un conseiller. Car tout le suspense tient dans cette guerre des stratégies: «Soit Hollande réussit à jouer de l'antisarkozysme jusqu'au bout, et nous sommes cuits, soit ça se transforme en duel, et là il est perdu», résume un proche du président.
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