TOUT EST DIT

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dimanche 29 avril 2012

De quoi le 1er mai est-il la fête?


Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy s'affronteront à Paris ce 1er mai à coups de "France vraie" et de "vrais travailleurs". Pas sûr que le parfum du muguet puisse couvrir l'odeur improbable qui risque de flotter dans l'air parisien.

Le 15 avril dernier, Paris résonnait des discours quasi-simultanés de François Hollande sur l'esplanade du château de Vincennes devant un foule que Marine Le Pen qualifierait délicatement de cosmopolite, et de Nicolas Sarkozy face une marée de drapeaux tricolores épandue à la Concorde. Un « évènement » qui avait fait le bonheur des chaînes d'information continue. Elles se régalent déjà du 1er Mai qui s'annonce. A vos télécommandes : le traditionnel rassemblement du Front National à l'Opéra, au cours duquel sa présidente qui, fort de ses 18% dimanche dernier, ne se contentera pas de révéler son non-choix pour le second tour : à n'en pas douter les tambours de la haine vont s'en donner à cœur joie. Ce ne sera pas une fête mais une consécration ; au Champ de Mars, Nicolas Sarkozy célèbrera donc la fête du « vrai travail », celle traditionnelle, dite du travail, ne survivant à ses yeux que grâce à la convocation sur le pavé des permanents syndicaux. Pas complètement faux. Mais cette petite provocation pourrait faire œuvre de remobilisation du camp adverse, puisque déjà le Front de gauche annonce une réponse à cette « déclaration de guerre » et certains leaders socialistes ont l'intention de participer à ce défilé. On n'en sait pas plus pour le moment.

Une certitude : vont s'affronter par-dessus la Seine la vraie France et les vrais travailleurs, le vrai travail et la France vraie, la France qui souffre et la France en souffrance. Seront brandies toutes ces menaces qui toquent aux portes du pays, qu'elles soient humaines, commerciales, financières...
Décidément, ce 1er Mai aura connu un parcours chaotique. Faut-il rappeler ici que son histoire remonte à ce samedi de 1886 lorsque un mouvement de grève à Chicago réclamant la journée de huit heures fut suivi par 400 000 salariés. Un an plus tard, il était consacré jour de lutte par le congrès de la IIème internationale socialiste. Mais c'est le gouvernement de Vichy qui, en 1941, le transformera en fête du Travail, avant que celui de Paul Ramadier, où siégeaient des ministres communistes, décide d'en faire un jour férié et payé. Il sera ensuite souvent prétexte à de grandes mobilisations, la dernière de taille remontant à 2002, lorsque plus d'un million de personnes descendirent dans la rue après l'élimination de Lionel Jospin par Jean-Marie Le Pen au premier tour de la présidentielle.

Ce 1er mai aura donc un tout autre parfum. Pas sûr que le bon goût flotte dans l'air parisien. Espérons que le muguet nous fera respirer autre chose.

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