TOUT EST DIT

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mardi 20 mars 2012

Valérie Pécresse : “Le meilleur tremplin de Sarkozy, c’est son bilan”

La ministre du Budget, porte-parole du gouvernement, dénonce “l’ultime imposture” de François Hollande : faire croire qu’il va faire payer les riches, “alors qu’il fera d’abord payer tous les Français”.

A deux mois de l’échéance, on voit bien que la réélection de Nicolas Sarkozy dépend, plus que jamais, de sa capacité à rendre confiance à ses électeurs de 2007. Au-delà de la mobilisation réussie de ce dimanche, qu’avez-vous à dire à ceux qui doutent ou vous ont quittés ? C’est simple : regardez d’où nous venons ; regardez où nous en sommes ! L’Europe a traversé la pire crise économique de son histoire récente et la France est le seul pays du continent à avoir vu son pouvoir d’achat maintenu quand tous les autres l’ont vu baisser. Grâce à l’action de Nicolas Sarkozy, non seulement les filets de protection sociale ont été efficaces, mais nous les avons améliorés. Qu’il s’agisse du revenu de solidarité active, de la revalorisation du minimum vieillesse, de l’allocation adulte handicapé, de l’aide aux mutuelles complémentaires, du dixième mois de bourse pour les étudiants, ceux qui étaient les plus exposés à la crise ont vu leur situation se consolider… Et c’est cela qu’on appelle “une politique pour les riches” ?
Non seulement nous n’avons pas détricoté la protection sociale, mais nous l’avons renforcée.
Nous ne nous sommes attaqués qu’à un état de fait, et cela je le revendique haut et fort, car ce n’était pas une protection mais bien une injustice, surtout en période de crise : la fraude sociale et la fraude fiscale. Le résultat est là : en 2011, la lutte contre la fraude sociale aura rapporté 400 millions de plus dans les caisses de l’État, et celle contre la fraude fiscale, un milliard d’euros supplémentaire…
Le fait d’avoir protégé les Français ne nous a pas empêchés de mener à bien notre programme de réformes. J’ose le dire : Nicolas Sarkozy est, depuis trente ans, le seul homme d’État de ce pays à avoir tenu bon face à la rue, conformément au mandat qu’il avait reçu des Français. Voyez la réforme des retraites, qui a jeté un million de personnes sur le pavé ; voyez l’autonomie des universités, qui a bloqué les facultés pendant neuf mois… Et je ne dis rien des réformes qui ont triomphé de blocages qu’on disait insurmontables, comme ceux qu’on nous annonçait quand nous avons refondu la carte judiciaire, instauré le service minimum dans les transports ou modifié l’implantation de centaines de régiments ! Eh bien, malgré la crise, tout ce que nous avions promis, nous l’avons fait. Et je dois dire que cette bataille de tous les instants pour concilier la protection et l’action, la solidarité et la compétitivité, me rend particulièrement fière. Pour réussir cette gageure, il fallait un homme de la trempe de Nicolas Sarkozy.
Vous trouvez donc que les Français sont injustes avec lui ? Il est clair que le Parti socialiste a fait de l’antisarkozysme une arme fédératrice pour dissimuler, à la fois son propre conservatisme (on ne touche jamais à rien !) et ses contradictions… Mais les mystifications n’ont qu’un temps. Les Français ne pourront pas ne pas s’apercevoir que, grâce à Nicolas Sarkozy, grâce à sa ténacité, ils ont été protégés du pire.
À savoir ? Tout simplement l’éclatement de l’Europe, peut-être la fin de l’euro, qui aurait fait bondir notre endettement public et privé, bref, le retour à un chacun pour soi qui aurait débouché sur une faillite généralisée de nos économies ! Je le dis d’autant plus librement que, vous le savez bien, je ne suis pas une sarkozyste historique. Formée par Jacques Chirac, je suis plutôt “une enfant adoptée”… On peut donc faire crédit à mon objectivité quand je dis que la France a beaucoup de chance d’être dirigée depuis cinq ans par son successeur. Et puis, ce que disent les sondages est une chose ; ce que sera l’attitude des électeurs au moment de choisir entre la poursuite de l’action entreprise et la marche arrière toute en est une autre. Car il faut bien voir que, en dépit de la conjoncture épouvantable que nous avons traversée, nos réformes commencent à porter leurs fruits ! Croyez-vous que si nous n’avions pas supprimé la taxe professionnelle, les entreprises, déjà confrontées au ralentissement économique, auraient continué à embaucher comme elles l’ont fait ? Croyez-vous que si nous n’avions pas entrepris la réforme des armées, qui a rendu à notre outil militaire son efficacité, nous aurions pu intervenir en Libye ?
Intervention techniquement parfaite, mais dont on peut discuter les résultats politiques…Politiquement aussi, cette intervention a été décisive. Elle a prouvé que la France était une puissance à vocation universelle, capable de se projeter là où l’on avait besoin d’elle. Et quand j’entends la gauche nous expliquer aujourd’hui que, si elle arrive au pouvoir, elle disposera de marges de manoeuvre grâce à la réduction de nos crédits militaires, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur sa vision de l’intérêt national…
Notre vision à nous, quelle est-elle ? Elle consiste à réformer ce qui doit l’être pour que, dans tous les domaines, la France soit plus forte. Car c’est en étant plus forte qu’elle sera aussi plus juste. Or je cherche en vain, chez François Hollande, des axes de proposition susceptibles de rendre la France plus forte ! Et l’on en trouve d’autant moins que M. Hollande, en parfait caméléon, change d’idées en fonction de ses interlocuteurs… Un candidat caméléon, je ne trouve pas cela particulièrement rassurant, surtout en période de gros temps.
Vous pensez à ses propositions fiscales ? Par exemple. Quel François Hollande est le vrai ? Celui qui promet, sans préavis, de taxer les plus gros revenus à 75 % ou celui qui envoie ses proches expliquer aux footballeurs qu’ils n’ont rien à craindre car il y aura des exceptions ? Celui qui promet d’en finir avec le quotient familial au motif qu’il serait injuste ou celui qui, face à la bronca qu’il suscite, explique qu’on l’a mal compris ?
La seule proposition à peu près claire du candidat Hollande, c’était – je dis bien : c’était –la fusion de la CSG avec l’impôt sur le revenu. Et voilà que l’on découvre, expertises à l’appui, que si on le faisait, des millions de Français paieraient plus d’impôt. Mais attention, pas les riches dont François Hollande adore nous parler ! Tous ceux qui, à un titre ou à un autre, bénéficient d’un avantage fiscal : les retraités, qui sont en partie exonérés de CSG ; les mères seules, qui ont droit à une demi-part supplémentaire ; les étudiants, qui grâce à nous voient leurs revenus défiscalisés… Bref, là-dessus aussi, le candidat socialiste recule.
Au profit de sa proposition de taxation des très gros revenus… qui est vraiment l’imposture ultime ! Après la mystification “Sarkozy = président des riches”, après celle consistant à faire passer le PS comme l’instrument du retour à un État impartial (alors que c’est nous qui avons offert des postes à la gauche, tandis que le PS menace de sanctionner, en contradiction flagrante avec nos principes républicains, les fonctionnaires qui n’ont pas le bon goût d’être “du bon côté” !), voici le dernier étage de la fusée Hollande : le matraquage fiscal… 50 milliards de prélèvement supplémentaires censés remettre le train sur ses rails en créant de nouveaux emplois, publics de préférence.
Mais outre le fait qu’on n’a jamais vu une économie se redresser par une multiplication des fonctionnaires, il y a dans le raisonnement un mensonge très grave. Ce mensonge est celui qui consiste à faire croire que ce sont les riches, et de préférence les très riches, qui vont payer ces 50 milliards. Je dis que c’est un mensonge car tout indique que ce sont tous les Français, sans exception, qui seront frappés.
Car François Hollande l’a admis lui-même : cette super-tranche de 75 % n’est qu’un “impôt spectacle”, une manoeuvre de diversion, puisqu’il ne générera pas de recettes supplémentaires. Cela signifie donc qu’il intègre d’ores et déjà que les 3 000 personnes (et non 30 000 comme l’a dit imprudemment Pierre Moscovici) concernées par la mesure vont quitter la France si le PS revient au pouvoir !
D’où deux questions complémentaires : aura-t-on moins de pauvres quand on aura moins de riches ? La réponse est non. Et surtout : qui va payer ce que les riches ne paieront plus lorsqu’ils seront partis ? Réponse : les classes moyennes, évidemment, mais bien au-delà des classes moyennes, tous les Français ! Voilà bien l’imposture suprême : faire croire qu’on va faire payer les riches alors qu’on va d’abord faire payer les pauvres !
Quelques exemples. Abolition de la réforme des retraites : 5 milliards de cotisations sociales en plus, y compris pour les salariés au smic ; futur impôt dépendance : 4milliards d’euros ; suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires : 4,5 milliards…
François Hollande dit tout de même qu’il veut favoriser les PME… Toujours des déclarations d’amour en forme de déclarations d’impôt ! Est-ce que c’est aider les PME que de supprimer les allégements de charges sur les bas salaires ? Est-ce que c’est aider les PME que de revenir sur la TVA de compétitivité qui baisse de 5 % les charges patronales sur les salaires, mesure qui touche 90 % des salariés des PME et 100 % des TPE ? Est-ce que c’est aider les PME que de revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires, qui sont le seul moyen pour elles d’augmenter le pouvoir d’achat de leurs salariés ?
Nicolas Sarkozy juge très durement l’engagement de François Hollande de renégocier, ou à tout le moins de tout faire pour réorienter les traités européens, s’il est élu. Le président de la République lui-même n’était pas hostile à la création d’eurobonds avant que Mme Merkel ne s’y oppose… À ceci près que, depuis, nous sommes arrivés à un compromis, acté par l’ensemble de nos partenaires. Casser ce compromis, ce serait détruire la confiance. Et comme la crise qui nous frappe est d’abord et avant tout une crise de confiance, prendre ce chemin serait à proprement parler suicidaire. Tout le monde admet que, notre endettement excepté – endettement qui provient majoritairement des plans de relance et des dépenses sociales rendus nécessaires par la crise, contrairement à ce qu’assène le PS du matin au soir – , les fondamentaux de l’économie française sont bons.
Faire croire aux Français qu’on ramènera la croissance en étant moins rigoureux, c’est leur mentir et c’est détruire la confiance, sans laquelle, justement, le retour à la croissance est impossible !
Dans une crise de confiance, l’idée de pouvoir compter sur un président de la République qui tient ses engagements sur le long terme et poursuit inlassablement le désendettement du pays est le meilleur moyen de rassurer ceux qui, par leurs investissements, agissent directement sur l’emploi. Ce que veulent les chefs d’entreprise, c’est de la cohérence et de la visibilité. Par sa ténacité et son dynamisme, Nicolas Sarkozy leur en donne. C’est pour cela qu’il est un homme d’État. Et c’est pour cela que son bilan est son meilleur tremplin.

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