TOUT EST DIT

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mercredi 14 mars 2012

"Sarkozy prend ses adversaires à revers"

 Ce n'est pas tant le sondage d'un jour, celui de mardi par exemple, qui pour la première fois depuis qu'on est en campagne donne à Sarkozy l'avantage sur Hollande au premier tour, non, ce n'est pas tant ce sondage qui apporte aux partisans du président sortant des raisons d'espérer en sa victoire, c'est le tournant que son discours de Villepinte imprime à la campagne électorale. Un sondage en effet chasse l'autre et n'est parfois qu'un signe fragile et éphémère. La preuve, un nouveau tombé quelques heures plus tard mardi en fin d'après-midi pour i>Télé n'a pas consolidé celui du matin, redonnant l'avantage au candidat PS sur le président-candidat de l'UMP.
Ce qui est en revanche confirmé, c'est la distance non pas arithmétique mais la distance politique prise après Villepinte par Sarkozy sur ses concurrents et surtout sur Hollande. Rien n'est plus comme avant, on est désormais au degré majeur de la politique. D'une analyse incontestable relative à la dérive européenne, le chef de l'État a tiré des conclusions et pris des engagements auxquels on peut s'opposer. Mais nul ne peut nier qu'ils constituent un authentique et audacieux projet politique qui touche au coeur des problèmes concernant l'avenir français et européen.

La hauteur de vue de Sarkozy

Il s'agit ni plus ni moins de redonner un sens à l'Europe, ou plus exactement de la remettre dans le bon sens, un sens conforme à ses intérêts et subséquemment aux intérêts français. Or ce sujet essentiel était jusqu'à présent totalement étranger à la campagne, occulté au profit de thèmes secondaires. Certes Hollande parlait des problèmes intéressant les conditions de vie du peuple, mais il ne les renvoyait pas à leur source principale. Non pas qu'il ignorât la responsabilité que porte l'Europe dans nos difficultés, mais la désunion du camp socialiste sur le sujet européen le forçait à l'esquive ou au silence, lui qui en son temps défendit le oui au référendum. Le voici désormais condamné à s'engager sur un terrain dont Sarkozy vient de faire le champ de bataille essentiel de la campagne, le terrain de la macropolitique, qui induit des engagements stratégiques à terme des cinq ans à venir.
Tactiquement, Nicolas Sarkozy prend ses adversaires à revers. Les gages que ses propositions donnent à la fois aux protectionnistes et aux libéraux seront-ils suffisants pour convaincre les uns et les autres ? Sur le papier, le projet est très rassembleur. La question est de savoir si la conscience de l'intérêt national l'emportera dans l'opinion sur la passion. Question banale qui se pose depuis l'ouverture de la campagne. On se félicite à cet égard que les dernières interventions du président-candidat sortant aient marqué, par leur hauteur de vue et leur qualité pédagogique, le souci d'élever le débat au niveau de ses enjeux.

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