TOUT EST DIT

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lundi 20 février 2012

Président en riposte 

Nicolas Sarkozy ne peut arrimer sa campagne sur son bilan néanmoins assumé, ni sur un programme renversant qui l’expose à la réplique : « Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? ». Son positionnement osé de candidat du peuple contre le système, qu’il a tout de même dirigé pendant cinq ans, vise à le démarquer de François Hollande. Mais ce créneau de la France du non est déjà très occupé par Le Pen, Mélenchon, voire Bayrou.


 Nicolas Sarkozy ne bénéficie pas, comme face à Ségolène Royal en 2007, d’un coup de pouce du PS, cette fois rangé et mobilisé derrière son champion. L’habile et précautionneux Hollande ne commet pas de maladresses nuisibles à sa crédibilité.


 Le candidat Sarkozy se lance donc dans la seule stratégie possible : affaiblir l’image et la stature de présidentiable de son rival en l’habillant en candidat du flou, de l’imprécision, de l’attentisme face à la crise. Il attaque frontalement les propositions, les mots de François Hollande pour l’obliger à préciser, rectifier, démentir cette salve de coups brutaux. Il soumet François Hollande à un vrai test pour les nerfs et la maîtrise de la parole. Mitterrand fit ainsi craquer Chirac en 1988. Avec ce ton agressif, Sarkozy déstabilise au passage le message de dédiabolisation de Marine Le Pen, tentée par un discours plus dur comme l’a démontré, hier, le retour en campagne du père.


Le pari est cependant risqué. La France de l’hésitation et de l’oscillation, celle qui fait et défait les présidents, peut s’agacer d’une attitude aussi ouvertement hostile venant d’un chef d’État sortant.


Les « désamoureux » peuvent aussi interpréter cette position d’un Président en riposte comme une esquive du bilan et du programme. Nicolas Sarkozy connaît le risque. Mais à 63 jours du jour J, il n’a pas d’autre choix.

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