TOUT EST DIT

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lundi 20 février 2012

La fin d’un mythe

L’élection présidentielle n’a pas encore de vainqueur, mais elle a déjà fait une victime. Et c’est un idéal, un fantasme, presqu’un mythe qui s’est éteint durant cette campagne. Ci-gît l’écologie politique, cette vieille et romantique antienne qui voudrait que les enjeux écologiques pèsent dans l’action politique. RIP.

 Longtemps subclaquant, le patient a donc fini par trépasser.

La catastrophique campagne d’Eva Joly avait enfoncé les premiers clous du cercueil. François Hollande avait un peu plus fermé le couvercle en ne consacrant au sujet que quelques lignes alibi reléguées en fond de programme. Et Nicolas Sarkozy vient de jeter les dernières poignées de terre sur la dépouille en annonçant que Nathalie Kosciusko-Morizet, sa nouvelle porte-parole, ne serait pas remplacée au ministère de l’Écologie, sous-entendu « pour ce que cela a d’importance »… Bref, tout le monde s’y est mis, comme dans les romans d’Agatha Christie. 

Il est décidément loin, le temps où les candidats à la présidentielle se présentaient, les genoux poussiéreux comme des pénitents, devant Nicolas Hulot pour signer son pacte écolo. Et même l’image de Daniel Cohn-Bendit annonçant tout sourire le « D-Day de l’écologie politique » dans la foulée d’européennes triomphales en 2009 (16,28 % des suffrages contre 16,48 % au PS) apparaît si vieille qu’on dirait le souvenir d’un autre. 

Pourtant, et même si les enjeux financiers actuels laissent peu de place à toute autre préoccupation, jamais sans doute la population n’a été aussi réceptive aux idées défendues par les Verts. Le développement durable est devenu un enjeu de société en même temps qu’une préoccupation quotidienne et une niche économique, mais cette conscience écologique reste à l’écart du champ politique. 

Préférant s’exprimer à travers les mouvements de protestation citoyens et altermondialistes… héritiers des mouvements écolos « historiques ». Après quarante ans de lutte et d’activisme, les écologistes ont réussi à faire émerger leurs idées. Sans pouvoir en tirer profit. C’est peut-être là leur destin, finalement.

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