TOUT EST DIT

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lundi 27 février 2012

Horrible farce

 Jour ordinaire, hier, à Homs et dans d’autres villes de Syrie, sous l’habituel déluge d’obus avec, au moins, une cinquantaine de morts de plus dans le macabre décompte. Jour ordinaire, aussi, dans une allégeance forcée à Damas et dans les régions contrôlées par le parti Baas. Partout là où la population était instamment priée de plébisciter le «référendum constitutionnel» de Bachar el-Assad. Pour, paraît-il, introduire des «réformes démocratiques».

Quel cynisme! Le dictateur en place va être renouvelé pour deux fois 7 ans à partir de 2014. Arrivé aux affaires en 2000, il resterait donc au minimum 28 ans au pouvoir... deux ans de moins que son père Hafez el-Assad (1970-2000). Et toutes les décisions gouvernementales et législatives dépendront exclusivement du bon vouloir présidentiel. Même si le parti Baas devait perdre son rôle prédominant. Une horrible farce!

 Les oppositions ont certes appelé au boycott. Mais inutile de se faire des illusions. Dans une dictature, la fraude électorale est institutionnelle. Le résultat acquis d’avance sera sans importance. Plus étonnants et vraiment inquiétants sont les intitulés de ce pseudo référendum. Ainsi, les nouveaux textes précisent que le chef de l’Etat doit être «musulman» (sans appartenance définie, alaouite, chiite ou sunnite) et que le droit découlera de l’islam. Or, le parti Baas (co-fondé par Michel Aflak, un chrétien) se voulait à l’origine «socialiste» et «laïc». Que signifient ces corrections religieuses inscrites dans la nouvelle «Constitution»? Répondent-elles à des exigences du grand allié iranien de Damas? Ou doivent-elles calmer l’opposition sunnite et salafiste? Car la guerre civile syrienne est aussi une guerre de religion dont l’importante minorité chrétienne (presque 10% de la population) pourrait un jour subir les conséquences. Comme en Irak. 

 Évidemment, le vote d’hier ne changera rien au destin de la Syrie. Le régime Assad, qu’il soit soutenu ou non par Moscou et Pékin, est mourant. Malheureusement, l’agonie se prolonge dans de terribles convulsions. Parce qu’une sanglante dictature en place depuis presque un demi-siècle a ses obligés. En commençant par l’état-major d’une armée qui accapare 10% du budget national, premier poste avant l’Education...

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