TOUT EST DIT

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jeudi 9 février 2012

De la civilisation au nazisme… Et puis quoi encore ? 

La polémique autour des propos de Claude Guéant sur les civilisations (Présent du 7 février) a pris un tour violent mardi, à l’Assemblée, lorsque le député apparenté PS de la Martinique Serge Letchimy a attaqué bille en tête Claude Guéant. Il est vrai que, depuis dimanche, la gauche ne digère pas les propos du ministre de l’Intérieur sur les civilisations, malgré ses dénégations et les assurances adressées, notamment, aux musulmans français. Mais Serge Letchimy a été plus loin encore en se lançant dans une longue et virulente diatribe contre Claude Guéant : CITATION « Nous savions que pour M. Guéant la distance entre immigration et invasion est totalement inexistante et qu’il peut savamment entretenir la confusion entre civilisation et régime politique. « Ça n’est pas un dérapage, c’est une constante parfaitement volontaire. En clair, c’est un état d’esprit et c’est presque une croisade. M. Guéant vous déclarez du fond de votre abîme, sans remord ni regret, que toutes les civilisations ne se valent pas. Que certaines seraient plus avancées voire supérieures. « Non M. Guéant, ce n’est pas “du bon sens”, c’est simplement une injure qui est faite à l’Homme. C’est une négation de la richesse des aventures humaines. C’est un attentat contre le concert des peuples, des cultures et des civilisations. « Aucune civilisation ne détient l’apanage des ténèbres ou de l’auguste éclat. Aucun peuple n’a le monopole de la beauté, de la science du progrès ou de l’intelligence. « Montaigne disait “chaque homme porte la forme entière d’une humaine condition”. J’y souscris. Mais vous, M. Guéant, vous privilégiez l’ombre. « Vous nous ramenez jour après jour à des idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration au bout du long chapelet esclavagiste et colonial. « Le régime nazi, si soucieux de purification, était-ce une civilisation ? La barbarie de l’esclavage et de la colonisation, était-ce une mission civilisatrice ? « Il existe, M. le Premier ministre, une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque, que vous tentez de récupérer sur les terres du FN. (…) » FIN DE CITATION François Fillon n’en écoutera pas davantage. Le brouhaha est devenu indescriptible, et il quitte l’hémicycle suivi de l’ensemble du gouvernement, avant que le président de l’Assemblée, Bernard Accoyer, qui réunira spécialement le bureau de l’Assemblée sur le sujet, ne coupe la parole à l’orateur. Depuis, droite et gauche jouent au petit jeu des « excuses », chacun estimant la déclaration de l’autre intolérable, et appelant à la rescousse les victimes des pires horreurs que l’humanité ait eu à connaître. Et chacun refuse, au nom de ses origines et du bon sens, de faire quelque démarche que ce soit en ce sens. François Bayrou jubile, qui renvoie dos à dos les responsables de cette « escalade ». Certes ! la parole est « libre » à l’Assemblée, comme le rappelle Ségolène Royal. Ce qui n’oblige en rien à dire tout et n’importe quoi ! On peut en effet s’interroger, comme l’a fait le conseiller spécial du chef de l’Etat, Henri Guaino, sur le rapport avec le nazisme… Avant de quitter l’Assemblée, le Premier ministre aurait pu, effectivement, poser la question, souligner, avec Talleyrand, que « tout ce qui est excessif est insignifiant », et rappeler à une gauche qui se pique d’histoire que le nazisme était avant tout – et le revendiquait – un socialisme.

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