TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 8 décembre 2011

Le plus vieux métier du monde à la Chambre

Faut-il abolir la prostitution ou l'encadrer, l'organiser pour garantir leurs droits aux « travailleuses du sexe » ? Le débat est relancé. On saura gré aux députés de le poser avec sérénité. En France, la prostitution est tolérée. Libre, au sens où elle n'est censée concerner que des personnes majeures. C'est son exploitation, le proxénétisme, qui est réprimée par la loi. La question est de savoir si, à l'instar du modèle suédois, il ne faut pas faire des prostituées des victimes ; des clients, des délinquants. Telle est l'intention. Il ne se trouvera personne - gauche et droite convergent sur ce point - pour contester qu'elle constitue une forme d'exploitation sexuelle, d'asservissement de la femme. Payer pour disposer du corps de l'autre, c'est imposer une domination. Aussi sanctionner l'acte d'achat sexuel, le client plutôt que la prostituée, relève-t-il d'une certaine évidence, comme il est tentant de penser que l'interdiction permettrait de tarir la demande et de démanteler les réseaux. De fait, l'industrie du sexe représente dans certains pays un marché lucratif, dissimulant des filières organisées du crime dont les victimes sont les prostituées. Les choses sont cependant plus complexes car la loi pourrait aussi entraîner des effets négatifs. Par exemple, accentuer la clandestinité des prostituées, leur insécurité, voire une plus grande exposition à des rapports non protégés. De même on peut entendre l'argument selon lequel l'acte tarifé consentant relève de la liberté sexuelle, de la vie privée. On souhaite donc bien du plaisir, si l'on peut dire, aux députés quand ils devront passer « le plus vieux métier du monde » au révélateur de la loi.

0 commentaires: