TOUT EST DIT

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vendredi 16 décembre 2011

Une vidéo de Ioulia Timochenko en prison crée le scandale

Allongée dans son lit, elle agite ses mains, visiblement contrariée. Il y a de quoi, tant le procédé est violent et intrusif. Une vidéo montrant les conditions de détention de l'ancienne premier ministre ukrainienne, Ioulia Timochenko, a été diffusée anonymement sur la Toile et reprise sur les chaines de télévision nationales, jeudi 15 décembre. On découvre des choses d'une banalité totale dans la cellule 260 de la prison de Lukyanivka, près de Kiev : une télévision, des livres sur une étagère, un appareil pour l'air conditionné, une salle de bain à part, quelques fruits. Le message que veut véhiculer cet enregistrement amateur est limpide : Mme Timochenko ne serait pas à plaindre.
Cette vidéo a été diffusée opportunément à trois jours du sommet du 19 décembre entre l'Union européenne et l'Ukraine. Un accord d'association, en discussion depuis des mois, devait être signé. Mais les poursuites multiples engagées contre l'ancienne égérie de la "révolution orange", et sa condamnation à sept ans de prison début octobre, ont refroidi les Européens. Ioulia Timochenko a été jugée pour avoir abusé de ses fonctions en signant un accord gazier avec la Russie, en janvier 2009. Elle ne peut participer à son procès en appel pour raisons de santé. De très fortes douleurs dorsales la contraignent à rester à l'horizontale. Une dizaine d'autres enquêtes ont été ouvertes contre elle depuis sa condamnation, renforçant l'idée d'un règlement de comptes, pour la sortir du jeu politique alors que des élections législatives seront organisées en 2012.

La vidéo permet clairement de distinguer, entrant et sortant de la cellule, plusieurs gardiens de prison, sept personnes en blouse blanche (c'est dire si les médecins sont aux petits soins auprès d'elle) ainsi qu'un homme en treillis, peut-être un enquêteur.

Un des avocats de l'ancienne premier ministre, Serhiy Vlasenko, a vivement réagi à cet enregistrement. "La différence entre les êtres humains et les animaux se fait sur les principes de moralité. Je suis sûr que le nom de la brute en uniforme, du colonel du SBU [services de sécurité ukrainiens] qui a violé la loi, sera annoncé aux Ukrainiens, car le pays entier devrait connaître ces bêtes. "

Le SBU et le service pénitentiaire ont nié toute implication dans cette vidéo. Même Léonid Kojara, vice-président du Parti des régions (le parti au pouvoir, du président Viktor Ianoukovitch), a déclaré jeudi soir sur la cinquième chaîne ukrainienne que l'auteur de la vidéo devrait être condamné.

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