TOUT EST DIT

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samedi 10 décembre 2011

Europe, à quand le prochain sommet de crise ?

"On ne réglera pas la crise en un seul sommet." A l'issue du seizième sommet de la dernière chance depuis les débuts de la crise, en 2009, la conviction d'Angela Merkel conserve toute sa pertinence. Les décisions arrêtées à l'aube, vendredi 9 décembre à Bruxelles, par les chefs d'Etat et de gouvernement européens sont, pour certaines, historiques. Elles ne suffiront pas malheureusement à éteindre le feu provoqué, sur le Vieux Continent, par la crise de la dette des Etats souverains. Il y aurait fallu davantage d'ambition, de vision et de leadership.

Le sommet de Bruxelles permet certes d'utiles clarifications. Une union - et l'Union européenne ne saurait échapper à ce principe - ne peut accepter la présence en son sein de francs-tireurs qui cherchent à profiter des avantages qu'elle peut apporter sans en payer le prix et en respecter les disciplines.Les Britanniques n'ont jamais cru ni voulu de l'euro. Inutile de les forcer. Inutile de les attendre pour avancer. Ils ont voulu se mettre à l'écart de l'union. C'est leur choix. On peut d'ailleurs s'interroger désormais sur la légitimité de leur arrimage au marché unique, sur leur présence aussi au sein de la Commission et dans les institutions communautaires. Autre clarification utile qui est davantage une confirmation : celle du rôle moteur que continue et doit continuer à jouer le couple franco-allemand dans la construction européenne.

Le traité intergouvermental qui doit être rédigé entre les 26 pays membres de la nouvelle Union s'inspirera de l'accord auquel étaient parvenus Angela Merkel et Nicolas Sarkozy lundi 5 décembre à Paris. Vingt ans après la signature de Maastricht, le "traité" de Bruxelles comble enfin son défaut principal. L'union monétaire trouve son indispensable pendant, avec un début d'union économique.

Un vrai pacte budgétaire va être instauré entre tous les pays engagés dans l'aventure - c'est ce à quoi doivent conduire la discipline inscrite dans les textes fondamentaux de chaque pays et les sanctions automatiques qui seront imposées en cas de non-respect des engagements pris. Il s'agit là d'un transfert de souveraineté majeur indispensable qui risque, néanmoins, de se heurter, ici ou là, à de vives résistances.

Des mesures d'urgence ont aussi été discutées à Bruxelles pour éviter la contagion de la crise. Promesse a ainsi été faite de renforcer les pare-feu et de confier au FMI un rôle accru dans le sauvetage de l'euro. Il reste à traduire tout cela dans les textes et à le faire adopter par chacun des pays, à trouver l'argent promis, aussi.

Pour la gouvernance comme pour les mesures d'urgence, d'énormes zones d'ombre subsistent néanmoins. C'est ce qui explique la posture, inflexible, de la BCE, toujours radicalement opposée à jouer le rôle de pompier de dernier ressort dans la région. Comme après les quinze sommets précédents, l'incertitude, le flou, l'imprécision risquent de provoquer rapidement de nouveaux soubresauts sur les marchés. Et l'organisation, en toute catastrophe, d'un énième sommet.

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