Ces mobilisations sont sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000.
Entre 25 000 et 50 000 personnes manifestaient samedi à Moscou pour contester la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives du 4 décembre, une mobilisation sans précédent contre le pouvoir, avec des rassemblements dans de très nombreuses autres villes du pays. Il s'agit d'ores et déjà d'une contestation d'une ampleur jamais vue contre Vladimir Poutine, arrivé au pouvoir en 2000, Premier ministre depuis 2008, et qui a annoncé son intention de revenir au Kremlin en mars prochain.
Peu après 15 heures locales (midi à Paris), la police de Moscou a estimé le nombre de manifestants à 25 000, selon l'agence Ria Novosti. L'un des leaders du mouvement d'opposition Solidarnost, Ilia Ponomarev, cité par Interfax, a de son côté estimé que 50 000 personnes participaient à la manifestation: 40 000 personnes déjà sur place et 10 000 autres affluant depuis la place de la Révolution, non loin de là, où avait été fixé un point de rassemblement. "Rendons au pays les élections !", "Exigeons un nouveau décompte des voix !", indiquaient des banderoles dans la foule. "Je suis venue à la manifestation car je ne crois pas aux résultats des élections. (...) Maintenant, il y a une chance de changer quelque chose dans le pays", a déclaré une manifestante, Anna Bakhmeteva, 44 ans. Une quinzaine de camions des forces de l'ordre étaient présents devant la place alors que des centaines d'autres étaient déployés dans différents endroits du centre de Moscou.
Réseaux sociaux
Un des leaders de l'opposition libérale, l'ancien ministre Boris Nemtsov, a souligné devant la presse que la mobilisation avait lieu "dans 90 villes de Russie". "Le pouvoir actuel ne sait pas se comporter dignement. Ils ne connaissent que le cynisme. Les dizaines de milliers de personnes qui se rassemblent aujourd'hui ne se laissent pas faire quand Poutine et (le chef de la commission électorale) Tchourov leur volent 12 millions de voix", a-t-il dit. "Ils ont trompé le peuple russe", a encore déclaré Boris Nemtsov. Il a précisé que l'opposition exigeait la libération des personnes interpellées depuis les premières manifestations lundi - 1 600 au total à Moscou et Saint-Pétersbourg -, la fin de la "censure", et l'organisation de nouvelles élections.
Des dizaines de milliers de personnes avaient répondu sur les réseaux sociaux à des appels à manifester samedi dans tout le pays, après des rassemblements cette semaine à Moscou et Saint-Pétersbourg dispersés sans ménagement par la police. Compte tenu du décalage horaire, les manifestations avaient commencé plusieurs heures avant celle de Moscou dans les villes d'Extrême-Orient et de Sibérie. "Annulez les résultats des élections !" et "Les falsificateurs en prison !", ont réclamé environ 500 manifestants à Vladivostok, le port russe de la côte Pacifique, à sept fuseaux horaires de Moscou.
Publication des résultats officiels
Les manifestants étaient entre 2 000 et 3 000 à Tcheliabinsk en Oural, 300 à Orenbourg, 400 à Kemerovo en Sibérie, selon des militants locaux. À Tomsk en Sibérie, selon un militant d'opposition, les manifestants affluaient et étaient déjà au nombre de 1 500 environ vers 9 heures (heure de Paris). À Barnaoul, dans le sud de la Sibérie, plusieurs centaines de manifestants - un millier selon l'opposition - se sont rassemblés devant l'administration locale dont ils ont encerclé le bâtiment, selon Itar-Tass. À Khabarovsk, 400 personnes ont manifesté et environ 50 personnes ont été interpellées, selon un responsable du Parti communiste joint. Des manifestations étaient également signalées notamment à Blagovechtchensk, Tchita et Oulan-Oudé, en Sibérie orientale.Ces élections et la répression des manifestations qui ont suivi ont suscité de vives critiques des États-Unis, de l'UE, de la France et de l'Allemagne notamment. Vladimir Poutine a accusé jeudi les États-Unis d'avoir fomenté la contestation, un scénario du "chaos" pour lequel seraient versés "des centaines de millions de dollars". Washington s'est défendu de toute ingérence, soulignant ne défendre que le droit des peuples à "exprimer leurs opinions et leurs aspirations démocratiques".
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