TOUT EST DIT

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samedi 10 décembre 2011

Des dizaines de milliers de Russes manifestent dans tout le pays contre Poutine

Ces mobilisations sont sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000.
Entre 25 000 et 50 000 personnes manifestaient samedi à Moscou pour contester la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives du 4 décembre, une mobilisation sans précédent contre le pouvoir, avec des rassemblements dans de très nombreuses autres villes du pays. Il s'agit d'ores et déjà d'une contestation d'une ampleur jamais vue contre Vladimir Poutine, arrivé au pouvoir en 2000, Premier ministre depuis 2008, et qui a annoncé son intention de revenir au Kremlin en mars prochain.
Peu après 15 heures locales (midi à Paris), la police de Moscou a estimé le nombre de manifestants à 25 000, selon l'agence Ria Novosti. L'un des leaders du mouvement d'opposition Solidarnost, Ilia Ponomarev, cité par Interfax, a de son côté estimé que 50 000 personnes participaient à la manifestation: 40 000 personnes déjà sur place et 10 000 autres affluant depuis la place de la Révolution, non loin de là, où avait été fixé un point de rassemblement. "Rendons au pays les élections !", "Exigeons un nouveau décompte des voix !", indiquaient des banderoles dans la foule. "Je suis venue à la manifestation car je ne crois pas aux résultats des élections. (...) Maintenant, il y a une chance de changer quelque chose dans le pays", a déclaré une manifestante, Anna Bakhmeteva, 44 ans. Une quinzaine de camions des forces de l'ordre étaient présents devant la place alors que des centaines d'autres étaient déployés dans différents endroits du centre de Moscou.

Réseaux sociaux

Un des leaders de l'opposition libérale, l'ancien ministre Boris Nemtsov, a souligné devant la presse que la mobilisation avait lieu "dans 90 villes de Russie". "Le pouvoir actuel ne sait pas se comporter dignement. Ils ne connaissent que le cynisme. Les dizaines de milliers de personnes qui se rassemblent aujourd'hui ne se laissent pas faire quand Poutine et (le chef de la commission électorale) Tchourov leur volent 12 millions de voix", a-t-il dit. "Ils ont trompé le peuple russe", a encore déclaré Boris Nemtsov. Il a précisé que l'opposition exigeait la libération des personnes interpellées depuis les premières manifestations lundi - 1 600 au total à Moscou et Saint-Pétersbourg -, la fin de la "censure", et l'organisation de nouvelles élections.
Un journaliste a observé dans le centre de Moscou une concentration sans précédent de forces de l'ordre, avec des centaines de camions des unités antiémeute et des fourgons cellulaires, de part et d'autre du Kremlin, près de la place Rouge, près du siège du FSB (ex-KGB) sur la place de la Loubianka, jusqu'à la place Pouchkine et sur un pont franchissant la Moskova. Un hélicoptère survolait en outre le centre-ville à basse altitude. La place Rouge, qui jouxte le Kremlin, était bloquée par des camions des forces de l'ordre et un grand nombre de policiers.
Des dizaines de milliers de personnes avaient répondu sur les réseaux sociaux à des appels à manifester samedi dans tout le pays, après des rassemblements cette semaine à Moscou et Saint-Pétersbourg dispersés sans ménagement par la police. Compte tenu du décalage horaire, les manifestations avaient commencé plusieurs heures avant celle de Moscou dans les villes d'Extrême-Orient et de Sibérie. "Annulez les résultats des élections !" et "Les falsificateurs en prison !", ont réclamé environ 500 manifestants à Vladivostok, le port russe de la côte Pacifique, à sept fuseaux horaires de Moscou.

Publication des résultats officiels

Les manifestants étaient entre 2 000 et 3 000 à Tcheliabinsk en Oural, 300 à Orenbourg, 400 à Kemerovo en Sibérie, selon des militants locaux. À Tomsk en Sibérie, selon un militant d'opposition, les manifestants affluaient et étaient déjà au nombre de 1 500 environ vers 9 heures (heure de Paris). À Barnaoul, dans le sud de la Sibérie, plusieurs centaines de manifestants - un millier selon l'opposition - se sont rassemblés devant l'administration locale dont ils ont encerclé le bâtiment, selon Itar-Tass. À Khabarovsk, 400 personnes ont manifesté et environ 50 personnes ont été interpellées, selon un responsable du Parti communiste joint. Des manifestations étaient également signalées notamment à Blagovechtchensk, Tchita et Oulan-Oudé, en Sibérie orientale.
Le Journal officiel russe a publié samedi les résultats officiels des élections confirmant la victoire du parti au pouvoir Russie unie avec 49,32 % des voix et une majorité absolue de 238 mandats sur 450 à la Douma (chambre basse). La mission d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait déclaré à Moscou à l'issue du scrutin avoir relevé des irrégularités "fréquentes" et "de sérieuses indications de bourrage des urnes". Une ONG, "L'Observateur citoyen", affirme sur son site internet (nabludatel.org) que le résultat réel de Russie unie est d'environ 30 % des suffrages, soit quelque 20 points de moins que les résultats officiels.
Ces élections et la répression des manifestations qui ont suivi ont suscité de vives critiques des États-Unis, de l'UE, de la France et de l'Allemagne notamment. Vladimir Poutine a accusé jeudi les États-Unis d'avoir fomenté la contestation, un scénario du "chaos" pour lequel seraient versés "des centaines de millions de dollars". Washington s'est défendu de toute ingérence, soulignant ne défendre que le droit des peuples à "exprimer leurs opinions et leurs aspirations démocratiques".

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