TOUT EST DIT

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lundi 7 novembre 2011

Un rêve d'une «autre politique»

Y a-t-il une politique alternative à la rigueur ? Chevènement vient de ranimer le débat en fustigeant la monnaie unique. Une candidature sur laquelle a ironisé Alain Juppé, hier.
Après le coup de cymbale de Georges Papandréou, proposant aux Grecs un référendum qui n'aura pas lieu, voici le coup de clairon de Jean-Pierre Chevènement : à 72ans, l'ancien ministre de la Défense de François Mitterrand, qui fit tomber Lionel Jospin, le 21avril 2002, en obtenant 5,3 % des voix, confirme sa candidature présidentielle : contre la politique décidée par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et «des banquiers centraux irresponsables» et menant, selon lui, à «la récession généralisée» ; contre un «euro trop fort» qui provoque la désindustrialisation de la France ; et pour une Europe confédérale - le «saut fédéral» s'apparentant, selon lui, à un «saut dans le vide sans élastique» !

Reniements

Le «Che» se ralliera-t-il à François Hollande, comme il se rallia, en 2007, à Ségolène Royal? Pour le candidat socialiste, ce serait un joli coup politique, qui lui permettrait de rassembler jusqu'à la gauche du PS... au prix d'un reniement non avoué de JacquesDelors, dont le sénateur de Belfort n'a cessé de railler «le dogmatisme libéral sans peur et sans reproche, tout enrobé qu'il puisse être de bonne conscience chrétienne moralisante». En attendant, Chevènement ranime le débat ouvert aux deux extrémités du paysage politique français par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen et, à droite, par le courant «Droite Populaire» de l'UMP et par le candidat NicolasDupont-Aignan, un «séguiniste» qui préconise la transformation de l'euro en simple «monnaie commune».

Effet boomerang

Vieux débat : dans les années 1990-1995, avant l'entrée dans l'euro, Philippe Séguin et CharlesPasqua partaient en guerre contre tout abandon de souveraineté et Jacques Chirac candidat plaidait contre un «franc trop fort» - au risque de s'attirer les foudres du gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet (qui vient, atteint par la limite d'âge, de quitter sa présidence de la Banque centrale européenne). En ce temps-là, Alain Juppé, déjà ministre des Affaires étrangères, était un champion de «l'autre politique». Nommé Premier ministre, il dut, pour faire entrer la France dans l'euro, appliquer un plan de rigueur qui aboutit au désastre électoral de 1997. Ça ne l'empêche pas, aujourd'hui, sous la bannière de Nicolas Sarkozy, de défendre un nouveau plan de rigueur, en ironisant sur Hollande, «grand spécialiste des négociations internationales», et sur Chevènement, «un candidat à 3%, dont la force d'âme mérite le respect». Juppé devrait pourtant le savoir, comme Jean-François Copé et NicolasSarkozy : trop de mépris des «populistes» finit, comme on l'a vu lors du référendum européen de 2005, par provoquer le rejet du peuple.

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