TOUT EST DIT

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lundi 7 novembre 2011

François Hollande peine à trouver le ton juste

Au PS, certains s'inquiètent du sentiment de désorganisation autour du candidat.

Candidat, mais pas encore en campagne. Désigné champion de la gauche depuis trois semaines, au firmament des enquêtes d'opinion, François Hollande poursuit sa diète médiatique, limitant ses apparitions pour commenter les principaux événements d'actualité: le sommet européen, le G20… Au risque de paraître parfois absent ou en retrait, alors que l'UMP s'adonne désormais au «Hollande bashing» sans retenue. Pas une prise de parole du candidat socialiste sans une avalanche de communiqués de réactions. En face, au PS, presque rien. Son équipe de campagne n'est pas encore connue. Elle sera dévoilée à la mi-novembre. Quant au programme présidentiel, il attendra janvier. Impression de flottement?
Au-delà du premier cercle des hollandais, les autres responsables du PS commencent à s'inquiéter du sentiment de désorganisation qui entoure le leader socialiste. «Paradoxalement, on était mieux préparé», soupire un proche de Martine Aubry. Sur le fond aussi, on attend des précisions. La crise «plaide pour aller plus vite», explique un membre de la direction «Il est important que François ait un dispositif autour de lui.»

Petites tensions

D'autres s'alarment des petites tensions qui commencent à voir le jour entre l'équipe du candidat et la direction du Parti socialiste. Illustration avec l'affaire Guérini. Les attaques venues du camp Hollande sur l'inaction du PS ont exaspéré Martine Aubry qui, acculée, à demander au nom du PS la démission du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, sachant qu'elle était impossible à obtenir. «Voilà pour tous ceux qui se sont exprimés à tort et à travers: on voit la limite», s'agace un proche de la première secrétaire.
Autre sujet de crispation symbolique: la désignation du candidat aux législatives pour la circonscription des Français de l'étranger du Maghreb. Deux prétendants: Faouzi Lamdaoui, très proche de Hollande, et Pouria Amirshahi, soutien d'Aubry. Le candidat voudrait imposer son choix, mais dans le parti, la première secrétaire tient encore le rapport de force. Le match inquiète à Solferino.
Soucieux de préserver l'unité, François Hollande se tient le plus éloigné possible des polémiques et des affaires internes du parti. Sculpter sa stature d'homme d'État, c'est son objectif des semaines à venir. Il veut quitter le terrain du commentaire, dans lequel il excelle mais où ses adversaires voudraient le cantonner. Pour muscler et ajuster son discours sur la crise, il réunit mercredi matin les économistes qui lui sont proches (comme il l'avait déjà fait fin août). Le candidat prépare aussi une intervention à l'occasion du 11 Novembre. François Hollande songe enfin à des déplacements à l'étranger. Mais ils sont plus compliqués à échafauder que prévu.
Parallèlement, le candidat prépare son équipe de campagne. Contrairement à ce qui avait été fait au début de l'été, pour sa première équipe, François Hollande veut prendre son temps pour constituer son entourage. Et éviter les tensions humaines. Pierre Moscovici, chargé de la coordination, et Stéphane Le Foll, chargé de l'organisation, semblent bien placés pour continuer leur tandem. Ils ont soumis un organigramme à François Hollande. «Il ne manque plus que les noms», explique-t-on.
«On respecte le calendrier qu'on a en tête, il n'y a pas à se presser», résume Stéphane Le Foll. Le candidat socialiste ne veut pas se précipiter trop tôt dans la bataille, alors que son adversaire Nicolas Sarkozy ne s'est pas officiellement déclaré. Il ne veut pas non plus commencer à dilapider son budget de campagne alors que le candidat-chef de l'État concentrera ses dépenses officielles sur deux ou trois mois. Le lancement de la campagne PS attendra mi-janvier. Jusque-là, François Hollande espère pouvoir rester en apesanteur, intouchable.

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