- La majorité socialiste grecque fragilisée
Mais dans la soirée, le premier ministre a réaffirmé qu'un référendum se tiendrait en janvier, à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire. Pour la plupart des analystes grecs, M. Papandréou n'avait pas le choix, contraint de trouver une issue sur le plan intérieur face au refus catégorique de l'opposition de lui prêter main-forte et à une contestation sociale généralisée.
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Dans ce contexte politique tendu, Athènes a annoncé le remplacement de tout son état-major militaire. Un conseil de sécurité de l'Etat, réuni sous la houlette de M. Papandréou, a remplacé les quatre têtes de l'armée – le chef d'état-major des armées, les chefs d'état-major de l'armée de terre, de la marine et de l'armée de l'air –, et a déchargé de leurs fonctions une douzaine d'officiers, a indiqué le ministère de la défense dans un communiqué.
Selon une source au sein du ministère, cette réunion était programmée depuis longtemps, et ce grand remaniement était prévu. Mais les partis d'opposition ont immédiatement attaqué le gouvernement sur cette décision, le parti Nouvelle Démocratie (opposition de droite) la qualifiant d'"antidémocratique". "Ceci renforce le climat d'incertitude et d'inquiétude dans l'opinion publique", a renchéri la Gauche démocratique. Selon les analystes, les changements d'état-major militaire interviennent fréquemment avant une alternance politique anticipée, les pouvoirs en place nommant des gens jugés favorables à leur camp.
- Indignation des dirigeants européens, la classe politique française plus modérée
>> Lire : Papandréou porte une "très lourde responsabilité" En France, le député maire UMP de Nice Christian Estrosi, à l'instar d'autres membres de la majorité, a qualifié de "totalement irresponsable" la décision du premier ministre grec. Mais dans l'opposition, une majorité de responsables politiques, tels que Arnaud Montebourg, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, jugent "légitime" que les Grecs puissent donner leur avis sur le plan d'aide qui vise leur pays.
Une fois la surprise passée, les dirigeants européens tentaient mardi d'éteindre l'incendie, dans une atmosphère de branle-bas de combat. Le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu par téléphone avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Les deux leaders se sont dit "déterminés" à faire appliquer le plan de sauvetage et ont souhaité l'adoption, "rapidement", d'une "feuille de route". L'accord est "la seule voie possible pour résoudre le problème de la dette grecque", a martelé Nicolas Sarkozy à l'issue d'une réunion interministérielle à l'Elysée.
Les dirigeants allemand et français, ainsi que ceux de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, ont par ailleurs décidé de se réunir dès mercredi à 19 heures à Cannes, pour un dîner de travail, avant de rencontrer M. Papandréou.
Enfin, l'Institut de la finance internationale, qui représente les grandes banques du monde, a fait savoir qu'il s'en tenait à l'accord de Bruxelles, qui prévoit une recapitalisation des banques européennes afin qu'elles puissent réduire de 50 % leurs créances sur la Grèce, et a "réaffirmé son intention d'aller de l'avant".
- Les Bourses dévissent, les valeurs bancaires en tête
Outre-Atlantique, Wall Street clôturait en nette baisse (Dow Jones - 2,47 %, Nasdaq - 2,87 %) et l'euro se dépréciait fortement face au dollar. Le coup de poker de M. Papandréou a "pris les marchés par surprise et les a choqués", a estimé à Paris la société de courtage IG Market.
Et pourtant, des députés grecs comme Eva Kaily proposent à Papandreou la création d'un gouvernement de coalition pour accompagner le referendum
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